Art Paris new look
Délocalisée en raison de travaux longue durée au Grand Palais, Art Paris 2021 a réussi une reconversion qualitative heureuse.
Publié le 17-09-2021 à 18h41 - Mis à jour le 17-09-2021 à 18h56
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/PDGQQBTJQVBSFEBT7FJ4JLWWHA.jpg)
Cette première fête de l’art de la saison a fermé ses portes sur un constat encourageant.
Toujours placée, la galerie de Claude Bernard, y interpellait d’entrée. Trois époustouflants bleus de Geneviève Asse, disparue à 98 ans, avouent une densité sensible rayonnante que peu d’artistes parviennent à confier à leurs œuvres.
Des peintures qui cravachent l’espace
D'un tout autre registre, les trois immenses Paul Rebeyrolle, dont Suicide n°3, de 1982, cravachent l'espace, un peu comme peuvent le faire les Bacon, s'il faut leur trouver une référence. Un immense bronze de César, Femme, de 1963, a de la gueule, comme un Ronan Barrot tout en fièvre chromatique.
Deux magnifiques Ziad Dalloul, de 2021, frappent par leur densité, quand Sam Szafran et ses escaliers n’en finissent pas de nous tourner la tête, que les délicats dessins de Gérard Barthélémy font vibrer la ligne, qu’une floraison de Denis Laget enchante qui s’y attarde.
Chez le Parisien Bert, une petite Composition, gouache sur papier de 1964, de Serge Poliakoff vous empêche d'avancer sans s'y arrêter. Il en va de même d'une huile sur panneau de Motherwell.
Le Melting-Pot proposé par Patrice Trigano déconcerte mais une petite huile, 1982-83, d’Henri Michaux est, à elle seule, un trésor. Deux Soulages à retenir à l’enseigne d’Opera Gallery, l’un de 1956, l’autre de 1971 : la force de frappe du geste puissant.
Si Daniel Templon associe, avec un certain bonheur, Abdelkader Benchama, Jim Dine, Philippe Cognée ou Chiharu Shiota, Nathalie Obadia place en exergue deux rares Robert-Edgar Gillet et un Homme nu d'Eugène Leroy tout en transes matiéristes.
Coups de cœur encore pour les stands de Lelong&Co et de Jeanne Bucher. Chez celle-ci, des Vieira da Silva d’une splendide ancienneté, 1932 et 1950. Chez Lelong, l’embarras du choix, de qualité supérieure, actuelle : Barthélémy Toguo, Pignon-Ernest, Alechinsky, Plensa, Kiki Smith, Jan Voss, David Nash… Difficile de faire mieux !
Chez la Suisse Ditesheim&Maffei, de Neuchâtel, trois huiles inclassables et subtiles de Zoran Music, dont un Nous ne sommes pas les derniers, de 1987, et trois Geneviève Asse, dont l'un, Transparence, de 1980, décline des bleus quasi diaphanes.
Chez Dutko, le plaisir est grand d’y retrouver un Guy Leclercq de 2020 et, à La Forest Divonne, Bioulès, Buraglio, de Malherbe, Hollan, Métais. Jean-Pierre Schneider donne sa vibrance au stand d’Univer, comme le font Yan Pei-Ming et Barcelo chez Ropac…
Art Paris 2021 Art moderne et contemporain Où Paris Quand Événement terminé.
