Nouvel élan : Nosbaum Reding s’installe à Bruxelles
Entre Paris et Bruxelles, le cœur d’Alex Reding a longtemps balancé… Mais c’est Bruxelles qui l’a emporté !
Publié le 17-09-2021 à 18h39 - Mis à jour le 17-09-2021 à 18h56
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C'est dans l'effervescence euphorique du Brussels Gallery Weekend que l'enseigne luxembourgeoise Nosbaum Reding a inauguré son antenne bruxelloise. Nouveau chapitre pour cette enseigne fondée, il y a vingt ans, par Véronique Nosbaum et Alex Reding. Fort de leur succès au cœur de la capitale grand-ducale, le couple souhaitait s'inscrire durablement dans une perspective internationale. Désir qui fut dans un premier temps rencontré par leur participation quasiment continue à Art Brussels. À force d'y rencontrer un public d'amateurs éclairés doublé de collectionneurs de qualité, ils ont voulu s'y implanter. Ils ne sont pas les premiers. "Art Brussels a été la première foire à laquelle nous avons participé. C'était en 2003. Depuis, à l'exception d'une ou deux éditions, nous sommes restés fidèles à Art Brussels. Cette histoire que nous avons avec la foire renforce notre volonté et notre enthousiasme d'inaugurer ici notre premier espace à l'étranger", explique Alex Reding.
Dans ses cartons, le galeriste avait deux options. Paris ou Bruxelles. Notre capitale s'est raisonnablement imposée. "Dans un imaginaire utopique et sans une analyse approfondie, j'ai longtemps considéré l'idée de nous installer à Paris. Mais cette destination était inenvisageable pour plusieurs raisons. D'abord le prix de l'immobilier qui reste évidemment un facteur important dans la gestion d'une galerie. Bruxelles nous permet d'exposer dans un espace formidable et pas au même prix… Mais aussi, et surtout, nos artistes les plus importants sont déjà tous représentés à Paris ce qui m'interdit de les défendre là-bas. Ici, à Bruxelles, notre programme n'a presque pas de points communs avec les artistes déjà exposés."
L'espace bruxellois, dont la direction a été confiée à Saryna Nyssen, est situé rue de la Concorde. Emplacement idéal qui concentre à proximité les galeries QG, LMNO, Stems (lancée par d'autres Luxembourgeois, Pascaline et Guillaume Smets) mais aussi les immanquables Charles Riva Collection et Baronian-Xippas. "Nous sommes arrivés dans ce voisinage de manière très naturelle. Nous avions été conseillés par des amis et nous sommes heureux de nous inscrire dans un quartier avec de très belles enseignes, entre autres celle d'Albert Baronian avec lequel nous entretenons des contacts très chaleureux depuis une dizaine d'années."
Qui choisir pour débuter ?
La première exposition est cruciale. À elle seule, elle cristallise la direction de la programmation, l'ADN de la galerie. "J'ai longtemps analysé ce qui pouvait être le plus juste pour afficher la ligne de la galerie. Ouvrir avec la présentation d'un artiste allemand est un choix résolument ouvert sur l'international. Choisir un Luxembourgeois était d'emblée exclu, nous ne voulons pas apparaître comme des ambassadeurs du Luxembourg à l'étranger. Choisir un Belge ou un Français aurait sans doute donné une lecture moins ouverte de notre champ d'action. Aussi, à titre personnel, le travail de Thomas Arnolds est très significatif puisqu'il s'inscrit directement dans la tradition de la peinture, et fait directement écho à ma passion pour cette discipline."
À sa manière, Thomas Arnolds (né en 1975 à Geilenkirchen, Allemagne) livre à la fois un puissant condensé de l’histoire de la peinture tout en écrivant de nouveaux développements. Sous des dehors conceptuels, ses diptyques et triptyques marient l’abstraction et la figuration dans une relation qui tient pour beaucoup à la passion réciproque des couleurs et de leurs puissances expressives. Le monochrome vient chahuter un panneau figuratif dont le motif, que l’on peine à identifier, semble se délayer dans les profondeurs abyssales d’une surface monochrome. L’artiste nous donne une leçon d’observation de tous ces éléments voilés, tout en s’inscrivant dans la tradition de quelques néo-impressionnistes qui portèrent allégeance à la loi du contraste simultané des couleurs énoncée par Eugène Chevreul. Ce dernier affirma, en substance, que le ton de deux plages de couleurs de dimension suffisante paraît plus différent lorsqu’on les observe juxtaposées que lorsqu’on les observe séparément. Et c’est finalement dans ce va-et-vient, aussi contemplatif que radical, que l’artiste conduit notre regard.
Thomas Arnold. Run (Light) Peintures Où Nosbaum Reding Bruxelles, rue de la Concorde 60, 1050 Ixelles www.nosbaumreding.lu Quand Jusqu'au 20 novembre, du mercredi au samedi de 11h à 18h.
