Haute Tension, somptueux décor scientifique
Une chance à saisir: découvrir dans son étrange beauté le labo Haute Tension de l’ULB
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Publié le 13-02-2022 à 10h00
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Pendant quelques semaines, on peut découvrir à Bruxelles, un lieu unique du patrimoine universitaire, rarement accessible: le Laboratoire Haute Tension de l’École Polytechnique de Bruxelles (ULB, square G). Un décor de grandes sphères, d’éclairs possibles, d’instruments fous bien mis en lumières par la scénographe Marie Douel, de dizaines de céramiques d’isolateurs aussi grandes et belles que des oeuvres contemporaines, des instruments de mesure en cuivre et bois restés dans leur jus. Mais tout est encore en ordre de marche. Une vision à couper le souffle. Comme dans un livre de Blake et Mortimer. A ne pas rater.
Le laboratoire accueille l'expo Fast produite par l'association Ohme et par ULB Culture dans le cadre d'un projet culturel pluridisciplinaire conçu par des étudiants de Master 1 en Gestion Culturelle de l'ULB.
L'expo étudie l'invisibilisation des femmes dans l'histoire de l'art et des sciences. Tout un couloir menant vers le labo rappelle ces femmes scientifiques et artistes gommées par l'Histoire (on parle de l'effet Matilda en sciences). L'entièreté du projet Fast entend créer des points de rencontre entre les disciplines artistiques et scientifiques, sensibiliser le public à la question de l'égalité de genre et valoriser la production intellectuelle féminine.

Gaz interstellaire
L’exposition elle-même présente des oeuvres contemporaines uniquement d’artistes femmes (Laura Colmenares Guerra, Nazanin Fakoor, Federica Fantini, Ophélie Lhuire et Claire Williams), qui toutes utilisent les technologies dans leur création artistique afin de créer des expériences artistiques visuelles et interactives uniques.
Un exemple: Claire Williams, vit à Bruxelles et est diplômée de La Cambre et du Fresnoy. Dans son oeuvre Zoryas, six formes reposent au centre d'un grand disque plat. L'une rappelle les morceaux de silice amorphe produits par l'impact de la foudre sur le sable, les autres semblent pareilles à des méduses, coraux ou algues. Chacune d'elle est emplie d'une matière-énergie de teinte et de structure différentes. Les six formes sont emplies des gaz qui composent le milieu interstellaire : argon, néon, krypton, xénon, nitrogène... On peut entendre l'activité du gaz, comme venant de l'intérieur de notre corps, lorsque on pose ses coudes sur l'anneau autour du grand disque plat. Toute l'installation pulse au rythme de l'activité électromagnétique du soleil.

Rappelons qu'Ohme est une organisation qui produit des œuvres d'arts, des dispositifs de diffusion des sciences, des événements, des expositions et qui coordonne des programmes éducatifs et des projets de recherche transdisciplinaires en Art-Science. Elle a déjà exposé à Bozar, pour Order of Operations avec la même commissaire artistique que dans ce cas-ci : Camilla Colombo.
En pratique: Au Laboratoire Haute Tension Square Group G, Campus du Solbosch, ULB, jusqu'au 6 mars, entrée gratuite. Réser. obligatoire (polytech.ulb.be), du merc au dim, de 12 à 19h00