Frida Kahlo, femme artiste au-delà de son corps
Une expo à découvrir en ce moment à Bruxelles.
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Publié le 18-03-2022 à 16h54
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"Ils pensaient que j'étais surréaliste. je n'ai jamais peint mes rêves. Je peins ma propre réalité". L'expo qui se donne en ce moment au Digital Art Theatre, boulevard Anspach, donne l'occasion de découvrir Frida Kahlo en tant qu'artiste et pas simplement comme icône d'une culture mexicaine aux couleurs pop.
Frida Kahlo, tout le monde peut l’identifier et pour cause, son visage est au cœur de son art pictural quiconnaît du succès après sa disparition. Ce qu’on sait moins, c’est que son art est un miroir de sa vie de femme. Mexicaine, artiste prolifique, malade, en convalescence perpétuelle, femme de célébrité, mais aussi activiste politique. L’image que l’on connaît de Frida Kahlo, romantique, est de fait trompeuse. Et il faut se pencher sur sa biographie pour comprendre la richesse du personnage et la richesse de l’œuvre associée. Ce que propose, dans une forme immersive et projetée, l’exposition qui s’ouvre ce 18 mars.
À ne pas confondre avec l’autre expo Frida Khalo à la Galerie Horta, grande déception intellectuelle puisqu’on n’y montre pas une seule reproduction des œuvres de l’artiste.
Peindre “sa planète de douleur”
Frida Kahlo a peint plus de 140 tableaux au cours de sa vie d’artiste (1907-1954), une production dont la lecture se fait au gré des événements de son existence. C’est parce qu’elle connaît un grave accident qui la force à rester coucher, le corps maintenu dans un corset métallique, qu’elle commence à peindre, dans son lit de convalescence.
Son corps meurtri qui peine à tenir debout (sa colonne vertébrale a été atteinte) ne lui plaît pas, mais elle ne craint pas cependant de peindre son visage dans lequel elle cherche à déposer les émotions, non sans pudeur, mais sans voile.
Sûrement, lentement, sans ambition de montrer ses toiles au départ, elle peint ce qu’elle voit depuis son lit, jusqu’à ce qu’elle se lève pour vivre vraiment, elle a à peine 20 ans. Et une fois levée, elle s’intéresse, rien de moins que cela, à la Révolution mexicaine, et à l’un de ses meneurs, le peintre et activiste politique, Diego Rivera. Car il est dit pour Frida que son corps ne sera pas un empêchement à vivre une intense vie.
Dans une grande valse des œuvres de Frida Kahlo projetés sur les hauts murs du théâtre rénové, le visiteur est guidé par l’artiste elle-même, qui propose une analyse de ses plus fameux tableaux. La peinture comme catharsis, l’artiste révèle la puissance d’évocation de la matière, pour dire les errances mentales, les doutes et les fantasmes jamais vécus. Les gouttes de sang de la douleur se muent en fleurs rouges ; les parents deviennent les enfants ; les drames de la vie sont couchés sur la toile pour faire moins mal au cœur.

Toute l’intelligence psychologique de Frida est versée dans son geste de peintre, assuré, abordable et à la fois sans aucune facilité. Regarder l’œuvre de Kahlo, c’est toucher aux œuvres qui vibrent de l’humanité de leur créateur.
Viva Frida. Immersive Experience. Au Viage Digital Art Theatre, 30 boulevard Anspach, à Bruxelles. Infos : https://fridakahlo.be/