Une vente bien pimentée au Béguinage
La vacation en ligne au Béguinage n’a pas manqué de bonnes surprises. Aperçu.
Publié le 02-04-2023 à 11h04
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Où ? Les lots étaient exposés dans la salle située dans le zoning de Wavre-nord, en face de chez Neuhaus. 11 avenue Vésale 1300 Wavre. Tél. 02. 218 17 42. www.sallesdeventesdubeguinage.be.
Quand ? Le 28 mars dernier.
Il y avait pas mal de belles choses à voir dans la dernière vente organisée par le Béguinage. Celle-ci a très vite pris ses aises dans sa nouvelle salle de Wavre et le public a bien compris le confort qui était acquis par le déménagement récent de la salle, naguère encore située rue Haute à Bruxelles.

L’un de plus beaux lots était sans nul doute le grand portrait en pied dit de Mademoiselle Duclos, peint par un artiste français des vingt-cinq premières années du XVIIIe siècle. La Duclos, grande comédienne du Français, était née en 1670 et elle décéda très tard pour l’époque, en 1748. Le lot a été vendu à 4 950 €, plus les frais, moins cher que lorsque nous l’avions vu à la foire de Ciney en juillet dernier. Mlle Duclos était la rivale d’Adrienne Lecouvreur (1692-1730) dont on rappellera la prochaine production à l’opéra de Liège. On continuera avec un joli Bouquet de fleurs de Médar Verburgh vendu à 1 550 € plus les frais. Ensuite passa une toile montrant à mi-corps une jeune fille pensive, presque en prière, vue de face, peinte par Friedrich Boser (1809-1881), peintre allemand (saxon d’origine) connu dans l’école de Düsseldorf où évoluaient les Nazaréens. La toile, non datée, a été cédée contre 1 200 €, plus les frais, ce qui est bien vendu eu égard au cours actuel de ce peintre méconnu, pour des figures uniques. Puis est passée une petite composition sur fond bleu-gris où l’on voyait trois vaches couchées, vers 1880. L’artiste les regardait de dos. Un petit cartel sur le cadre donnait le nom d’Eugène Boudin, ce qui avait déjà fait fantasmer la direction de la salle. Celle-ci plaça la barre entre 4 000 et 6 000 €, ce qui nous changea des 10 € habituellement donnés à presque tous les lots. Les enchères furent gentiment poussées à 3 000 € plus les frais, ce qui n’est pas négligeable.
Frison surprise
Plus loin, on offrait, façon de parler bien sûr, une gouache sur vélin figurant Les Noces de Canaa. C’était une reprise en petit d’une grande composition de Pierre de Cortone (1596-1669), figurant Le Sacrifice de Senofonte à Diane, toile de 210 x 310 cm. Elle est conservée au palais Barberini de Rome, selon la Fondazione Zeri, sise à Bologne. La date de 1605 n’est donc pas bonne et ceci est né bien après 1653, date de la commande et sans doute après 1670 date de la gravure de Pietro Aquila. Le lot a été adjugé à 3 250 €. Plusieurs pendules en bronze doré ou patiné, ont été bien vendues, à l’instar d’un modèle dit “de palais” haut de 77 cm, figurant Hypathie, philosophe grecque d’Alexandrie (355-415), appuyée à une borne portant des livres. Elle est partie à 5 900 €, plus les frais. Deux pendules dites “Aux bons sauvages”, du début du XIXe siècle, si chères au baron Duesberg en son musée de Mons, firent 6 400 € et 5 300 €. Signalons encore deux jolis lots de verres en cristal du Val. L’un monta à 1 250 € pour 101 pièces et le second réalisa 560 € pour 53 pièces. Il faut ajouter les frais de 25 % et cela reste très bon marché. Nous avons gardé le meilleur pour la fin. Il s’agissait d’une toile de Jehan Frison (1882-1961), mesurant 70 x 90 cm. On y voyait une jeune fille au jardin sous une tonnelle. La toile était annoncée entre 1 500 et 2 000 €. Elle a été vendue à 28 000 € plus les frais. Sous le choc, les vendeurs sont allés dévaliser l'étalage des œufs en chocolat de chez Neuhaus, en face de la salle. Jamais Frison n’avait atteint un tel score. Et c’est un achat de marchand.