Un voyage artistique du corps vers l’esprit
Le collectionneur Frédéric de Goldschmidt propose une seconde expo dans son lieu bruxellois.
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- Publié le 12-04-2023 à 10h33
- Mis à jour le 13-04-2023 à 14h24
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Le collectionneur français, installé à Bruxelles et amoureux de la capitale belge, Frédéric de Goldschmidt avait inauguré fin 2021, un lieu formidable, au 7 quai du Commerce, près de Kanal et du quartier Dansaert. Appelé Cloud Seven ce bâtiment est dédié à sa très riche collection d’art contemporain et à du coworking. Pour cela, il avait restauré une maison historique.
Il proposait une impressionnante exposition inaugurale sur 1500 m2, intitulée Inaspettatamente, avec des œuvres souvent minimales et blanches, reliées par l’inspiration d’Alighiero e Boetti, un artiste qu'il apprécie tout spécialement.
Frédéric de Goldschmidt propose maintenant, du 15 avril au 1er octobre, une seconde exposition, avec un accrochage plus réduit, sans les espaces désormais de coworking et sans passage par les appartements privés, mais tout aussi passionnante, avec 65 œuvres de sa collection sur quatre niveaux. Des œuvres très différentes de celles de la première exposition.

Il a désigné deux commissaires : Chantal Pattyn et Benedicte Goesaert qui furent déjà les commissaires du festival de Watou en 2021. Elles ont choisi des œuvres qui racontent des histoires, qui partent du sensible, qui entrent en “résonance” comme le dit le titre de l’exposition.
À chaque étage, on change d’atmosphère, passant d’une salle consacrée au sensible, au corps et à la sensualité, vers un étage sur l’inconfort, puis à la régénération pour culminer à une salle sur la contemplation et le transcendantal.
Le rez-de-chaussée est consacré à la sensualité, à la douceur, au corps, à l’érotisme. Comme cette grande photographie de détails prudes de corps, sans doute de ballerines aux pieds blessés, mais couverts de cheveux roses, de Cléo Totti. Des collages de Richard Prince mêlent des bouts d’images de magazines érotiques à des dessins de Willem De Kooning. Une des rares peintures de l’exposition, de Gabriel Joao, dégage une douce tendresse charnelle. Comme un beau dessin de Dali Embracing Couple (1922) qui provient de la collection du père de Frédéric de Goldschmidt. À côté, des dessins de Camille Henrot.
Les airbags
Au premier étage, on découvre au sol, l’œuvre de la Suédoise vivant à Bruxelles, Cecilia Bjartmar Hylta, née en 1992. À première vue, on voit, placées sur le sol, 17 formes sculpturales dans des tons pastel. En les détaillant, on remarque seulement dans un second temps qu’il s’agit d’airbags de voiture gonflés de résine et devenus rigides. Ils sont là comme des poumons humains de remplacement, des prothèses nous protégeant, liés aux accidents possibles mais pour nous en préserver.
Devant l’œuvre, une photographie de Clément Cogitore, We are légion, avec un Déjeuner sur l’herbe contemporain avec des militants d’Anonymous.
Au gré des étages, on découvre encore une sculpture réalisée par une araignée, de Saraceno, et une autre avec un vrai cocon de papillon qui éclora. C’est la régénération possible.
Daniel Dewar & Grégory Gicquel exposent une toile avec un papillon comme un tigre.
À l’étage supérieur, une photographie de Sugimoto montre des bouddhas à perte de vue, tandis qu’une peinture de Matthew Cerletty semble nous inviter à méditer sur la mort et l’avenir.
Avec aussi de très belles œuvres de Lucia Bru, Joël Andrianomearisoa, Edith Dekyndt, Camille Henrot, Wolfgang Tillmans et beaucoup d’autres.
Un beau parcours riche de nombreuses découvertes.
Rooms of Resonance, Cloud Seven, quai du commerce 7, 1 000 Bruxelles, jusqu’au 1er octobre, ouvert du mardi au samedi de 14h à 18h.