Bernaerts comme à Londres il y a longtemps
La salle anversoise propose une vente classique contre moderne, de tableaux et dessins anciens de qualité qui rappelle des souvenirs.
- Publié le 11-09-2023 à 14h42
:focal(1595x1100.5:1605x1090.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/7HZX4UNDJNDLFH54GVGSZFSHOY.jpg)
Il y a un peu moins de 400 lots dans cette vacation qui a par contre de la consistance et qui est organisée à partir de plusieurs adresses privées, parfois situées, ce qui nous change des dispersions souvent montées à partir de dépôts de professionnels.
Et au-delà des villes ou villages cités comme lieux de provenance, le catalogue relate les noms des lieux d’achats. Souvent ils furent effectués à Bruxelles, au Sablon, ou à Anvers, Paris et Londres. Le catalogue est impressionnant par sa taille, comme il l’est souvent chez De Vuyst d’ailleurs (à Lokeren). On voit que ces spécialistes travaillent leurs lots pour les défendre au mieux, comme on le fait également chez Anténor. Voilà qui doit réconforter les déposants. Notons que le catalogue est bilingue, néerlandais français, ce qui est un cadeau quand les descriptions sont longues et bien charpentées.
Bril
Dans la première partie, on trouve des tableaux et des dessins essentiellement flamands des XVIe et XVIIe siècles, deux icônes et quelques livres de gravures. Un peu d’argenterie vient se mêler à ce discours graphique. Puis viennent les pièces d’art modernes et presque contemporaines.
Cela commence avec une grande feuille attribuée à Paul Bril (1554-1626) dont de nombreuses œuvres agrémentent les cimaises du palais Doria Pamphili de Rome. La feuille de 366x231 mm montre un cœur de forêt animé d’un cavalier et son écuyer. Le lot est attendu entre 3 000 et 3 500 €. Stevens, Verhaecht, Saverij, Both, Genoels sont d’autres noms de dessinateurs cités sans que l’on soit totalement sûr qu’ils soient les auteurs.
Cornélis Schut
La plus belle composition, presque trop aboutie revient à un anonyme du milieu du XVIe siècle qui relate la bataille de Pavie (en 1525) en plaçant au centre Charles-Quint sur son superbe cheval. C’est inspiré d’un décor de façade sur un palais de Grenade. Puis il y a ce grand dessin (645x490 mm), de Cornélis Schut (1595-1655), montrant la rencontre entre l’infant Ferdinand de Habsbourg avec le l’archevêque de Cologne, Ferdinand de Bavière, évêque de Liège, Hildesheim, Paderborn et Munster et abbé de Stavelot. Le lot est annoncé entre 2 000 et 3 000 €, ce qui semble être un cadeau. Les dessins sont presque tous issus du négoce de Jean-Paul de Meulemeester, au Sablon. Dans la suite, les tableaux sont tous de belle facture mais rarement autographes, ce qui veut dire qu’ils sont porteurs de doutes. Parmi ceux qui ne souffrent aucune incertitude, on trouve une nature morte au homard, crabe et fruits de Pieter van Overschie, daté de 1644. Il provient de chez Devaux à Uccle en 1974. La toile de 79x114 cm est estimée entre 12 000 et 15 000 €. Chez Lempertz, une œuvre de lui est passée en novembre 2015 et elle fut retirée en dessous de 25 000 €. Le Metropolitan de New York conserve une de ses toiles.
Rendez-vous sur le site de la salle pour voir l’ensemble de la vacation. Et si possible, allez voir l’exposition. La salle est située à 300 mètres du Musée des Beaux-Arts. Notez aussi que la grande salle sert également à des concerts de jazz, presque toutes les semaines. Infos sur le site. Nous évoquerons la partie moderne prochainement.
Vente publique Où ? Chez Bernaerts, Mon, Pieter et Christophe, Verlaatstraat 18, 2000 Anvers. Www.bernaerts.be. Tél. : 03.248.19.21. Quand ? Les 3 et 4 octobre prochains, chaque fois à 14h. Exposition du 28 au 2 octobre.