La Bourse de Bruxelles, bien plus que la bière
Visite, avec les architectes, de la Bourse de Bruxelles luxueusement rénovée et ouverte au public.
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- Publié le 12-09-2023 à 13h59
- Mis à jour le 24-09-2023 à 11h38
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On a beaucoup parlé, le week-end dernier, de bière pour l’ouverture de la Bourse de Bruxelles rénovée et l’inauguration du contesté “musée de la bière”, mais une visite du lieu montre que la Bourse offre bien plus que de la bière.
Paul Robbrecht et les architectes de Popoff architectes et du Bureau d’études en architectures urbaines qui ont travaillé sur ce projet avec le bureau Robbrecht et Daem, ont fait avec nous le tour du lieu (hors musée de la bière qui est à part, payant et aux étages).

La grande salle du parquet, où avaient lieu jadis les transactions boursières, est ouverte à tous, illuminée par la lumière naturelle tombant des verrières nettoyées, une salle magnifiquement restaurée à l’identique dans les teintes d’origine. Les colonnes en faux marbre ont ainsi récupéré leur couleur brune.
La Bourse de Bruxelles d’architecture néoclassique due à l’architecte Léon Suys a retrouvé son éclat et se compare mieux à celles d’alors : Bourse de Commerce à Paris, Bourse d’Amsterdam de l’architecte Petrus Berlage, Bourse de Chicago de l’architecte Louis Sullivan.
Ce temple du commerce et de l’argent est donc désormais “offert” en accès libre au public de passage.
Sous la nef spectaculaire de la grande salle, on découvre un nouveau sol en granito rose et motifs en mosaïque imaginé par l’artiste Valérie Mannaerts et réalisé par des artisans spécialisés italiens. Les motifs sont inspirés par ceux qu’on découvre sur les sculptures des plafonds. Les lustres de forme anthropomorphe sont signés Paul Robbrecht.
Cette salle fonctionne comme un passage entre la ville moderne côté boulevards et le quartier médiéval de la ville avec la Grand-Place. “C’est comme une entrée majestueuse vers la Grand-Place”, explique Paul Robbrecht.
Tempietto
Partout les interventions sont en laiton doré. La grande salle avec la nef et le “sous-sol” devraient devenir comme une place publique, animée.

Latéralement, deux portes, sous la Bourse, ont été créées qui permettent aux visiteurs de traverser la Bourse par en dessous, dans ce qui a vocation à devenir une galerie commerçante reliant à mi-parcours la rue Maus et la rue de la Bourse, à hauteur des restaurants Cirio et Falstaff. Depuis cette galerie, on peut aussi remonter à la grande salle du parquet.
Une nouvelle entrée contemporaine, plus majestueuse avec ses couleurs noires (granito) et dorées (laiton) est située à l’opposé de celle des grands escaliers et creusée dans le soubassement en pierre bleue de la Bourse. Elle prolonge la petite place/parvis de l’église St Nicolas comme l’autre entrée, à l’opposé, prolonge la place de la Bourse. De là, un ascenseur mène au Belgian Beer World et à la terrasse. Un escalier monumental en granito noir et laiton monte aux étages. Il est suspendu pour ne pas prendre appui sur les parties classées.
Le rooftop, le toit-terrasse, avec son architecture métallique (un tempietto, un petit temple de verre et d’acier disent ses architectes), procure une vue directe sur le cœur de Bruxelles. On peut toucher du regard le flèche de l’Hôtel de ville.
Les architectes ont beaucoup travaillé sur le musée archéologique en sous-sol, le site Bruxella 1238, vestiges du couvent des récollets construit au XIIIe siècle partiellement enterrés sous la rue de la Bourse. Le musée sera ouvert au public depuis les sous-sols de la Bourse.

On l’entrevoit depuis les rues latérales à travers les “nasses” de laiton, des garde-corps ajourés inspirés des anciennes “corbeilles” de la Bourse avec des tablettes en marbres belges.
Pour l’instant, tout est encore d’une propreté parfaite et d’une belle ambition patrimoniale. On attend de voir quel type d’horeca, de magasins et de culture, viendra s’y installer. Espérons que les choix qui seront faits et un entretien régulier du bâtiment le garderont aussi beau qu’aujourd’hui.
La Bourse si bien restaurée est alors vue comme une “proche cousine des Galeries royales St-Hubert”, explique Paul Robbrecht.