Sourires chez les Sauvage Vercour
La salle Rops à Suarlée a déroulé ses mètres carrés et ses mètres cubes à la fin août. Quelques bonnes surprises.
- Publié le 17-09-2023 à 19h35
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Nous commencerons ce petit compte rendu par un échec bien regrettable aux yeux du Liégeois que nous sommes, car la pièce maîtresse de ces journées de ventes était sans doute cette toile de Jean-Baptiste Coclers (1696-1772), figurant La présentation de l’Enfant au Temple, quarante jours après la naissance du Christ, qui précéda la circoncision. Pierre-Yves Kairis, ancien responsable à l’IRPA, nous a signalé avoir vu cette toile en 1987 à Liège, rue Saint Thomas dans le quartier du Grand Curtius, chez l’antiquaire Pirlot. Cette toile faisait partie d’une série que le marchand d’art possédait en tout ou partie. Monsieur Kairis espère publier un jour un texte sur cette suite, car il a retrouvé les dates de la commande (la présente toile est datée de 1756) et l’église qui avait accueilli cet ensemble.

Dynastie de peintres
Notons que P-Y Kairis donnera une conférence à Visé ce mardi 19 septembre, en la salle des Tréteaux (rue de la Chinstrée), à 20h, sur la jeunesse du peintre liégeois Gérard de Lairesse (infos : 04.374.85.63). Les Coclers sont une dynastie de peintres originaires de Maestricht puis installée à Liège, qui compta Philippe à partir de 1660-65, ensuite notre Jean-Baptiste (façon de parler), suivi de Louis-Bernard, Philippe-Henri qui fut directeur de l’Académie de Marseille et leur sœur Lambertine pour terminer par Bernard, fils de Louis-Bernard, lequel rendit son âme à Dieu en 1817. Le tableau Rops était estimé autour de 3 000 €. Il n’y a pas eu d’enchères. Sans doute la disparition récente d’Albert Vandervelden entraîne-t-elle une baisse de possibilités pour les œuvres liégeoises d’intérêt.
Jules De Bruycker
Ceci étant dit, outre l’immensité de l’espace consacré aux vieux meubles dont plus personnes ne veut, il y a eu des surprises attendues ou inattendues. Dans cette seconde version on pensait tirer 600 à 800 € de quatre plaques à gravures traitées jadis par Jules De Bruycker (celui-là même qui donne son prénom à la salle de ventes gantoise Maison Jules). Or, les enchères se sont arrêtées à 12 000 €. Un cabinet flamand du XVIIe siècle sans piétement, en bois noirci et incrustations de pierres dures a obtenu son estimation basse à 6 000 €. Il ne faudra pas oublier les 5 000 € offerts sur une salle à manger de style Art nouveau, estampillée d’Ernest Cambier. Elle était composée d’un buffet, d’une table à six allonges et de six chaises. Le lot était évalué entre 1 200 et 1 600 €. C’est donc une très belle réussite. On terminera dans le mobilier avec une paire de petits bancs de hall en sapin peint, du XVIIIe siècle et italiens. Annoncée entre 600 et 800 €, elle était déjà à 1 500 € après deux jours d’enchères. Au final, le lot a changé de mains contre 5 500 €. Le score le plus étonnant pour certains, mais normal pour d’autres, est tombé sur un archet de Victor Fétique (1872-1933), natif de Mirecourt mais qui produisit ses œuvres à Paris. Évalué entre 200 et 300 €, le lot a été bataillé jusqu’à 11 000 €. Tous les prix sont à augmenter de 30 %.
Vente publique Où ? Chez Rops sur la Nationale 4 à côté du restaurant brasserie Le Félicien et sous l’hôtel Ibis géré par la famille Sauvage Vercour. Dans le zoning Ecolys, là où ont eu lieu les “Solidarités”. Quand ? Du 21 au 27 août. Vente en ligne, après quatre jours de visites.