Les douze prochains mois seront à nouveaux riches en découvertes artistiques et culturelles, qu’il s’agisse d’arts plastiques, d’architecture, de musique, de bande dessinée, de cinéma ou de jeux vidéo. Nous avons déjà évoqué quelques incontournables ces derniers jours, comme le Concours Reine Elisabeth ou le Grand Tourde la Documenta de Kassel, du Sculpture Projects de Münster de la Biennale de Venise. Nous vous présentons les principaux films attendus, en pages 52 et 53. Et nous vous donnons rendez-vous dès lundi dans nos pages Culture et nos suppléments pour la couverture de tout cela.
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Le 5 janvier 1997 - il y a tout juste vingt ans - disparaissait André Franquin. Lequel avait créé quarante ans plus tôt, le 28 février 1957, Gaston Lagaffe, qui s’invitait dans les pages du journal Spirou. Le "héros sans emploi" y passa une année à jouer les bouche-trous avant de se voir offrir trois cases par semaine, puis une page entière et enfin, des albums. Il troquera vite son costume pour son éternel pull vert et ses espadrilles bleues. A la fois subversif, militant, écolo et beatnik, les questions que Gaston (et son auteur) se posa sur son époque et la société d’alors résonnent encore aujourd’hui avec une actualité et une pertinence saisissantes. A Paris, leCentre Pompidoului consacre une exposition accessible gratuitement jusqu’au 10 avril. Le Festival international de la Bande Dessinée d’Angoulême - dont Franquin fut le tout premier Grand Prix en 1974 - lui consacre également une exposition hommage. Enfin, une réédition des 21 albums du gaffeur est annoncée avec des couleurs entièrement restaurées par Fred Jannin.
Nommé d’après la revue éponyme, publiée aux Pays-Bas à partir de 1917, le mouvement artistique et esthétique De Stijl annonçait les avant-gardes plastiques, architecturales et décoratives qui fleuriraient après la fin de la Première Guerre mondiale - deux ans après émergerait en Allemagne le Bauhaus, dont on commémorera également le centenaire en 2019. Les figures les plus marquantes de De Stijl furent l’architecte et peintre Theo van Doesburg (dont on a pu voir une très belle exposition à Bozar en 2016), le peintre Piet Mondrian et le designer et ébéniste Gerrit Thomas Rietveld. Le minimalisme, les formes épurées, le recours à la science et aux mathématiques dans la création et les arts décoratifs, le néoplasticisme dans la peinture, se voulaient une réponse en opposition à l’ordre ancien qui avait plongé l’Europe et le monde dans la dévastation de masse de la Première Guerre mondiale. Derrière le courant artistique se révélait aussi une utopie pacifiste et collectiviste, dont le modernisme flirtera un temps avec l’idéologie communiste, arrivée au pouvoir en Russie la même année 1917. Plusieurs événements et visites sont notamment prévus aux Pays-Bas.