Trois ans après la grande exposition Manet au musée d’Orsay (et celle qui suivit à la "Royal Academy" à Londres), Sophie Chauveau publie une nouvelle biographie du peintre, intitulée "Manet, le secret" qui éclaire les liens entre la vie passionnée du peintre et son rôle primordial dans la naissance de l’art moderne, un rôle qu’il garde même encore aujourd’hui auprès de nombreux artistes contemporains.
Edouard Manet (1832-1883) fut un grand bourgeois, né dans une famille aisée mais austère, un père haut fonctionnaire, une mère de belle lignée, deux frères proches de Gambetta. Il portait beau, se promenait dans les jardins des Tuileries en frac noir, chapeau haut de forme, lissant sa barbe rousse. Il avait le charme puissant et la répartie vive. Son ami Antonin Proust racontait : "Il se promenait autour de Manet une petite cour. Il allait presque chaque jour aux Tuileries de 2 à 4h. Baudelaire était là son compagnon habituel. On regardait curieusement ce peintre élégamment vêtu qui disposait sa toile, s’armait de sa palette et peignait".
Sa part d’ombre
Mais il avait sa part d’ombre. Comme ce fils, Léon, si souvent son modèle de jeune garçon sur ses tableaux, qu’il eut tout jeune encore, avec Suzanne Leenhoff, la belle Hollandaise, qui était le professeur de piano de la famille engagé par son père. Mais il ne pouvait pas avouer, ni cette liaison, ni cette paternité à son père. Et même après la mort de celui-ci, il ne dit jamais qu’il était le père de Léon, qu’il a cependant toujours aidé. Suzanne, qu’il épousera, lui apporta le calme et le réconfort nécessaires, mais Manet était un grand amoureux des femmes et en mourut, d’ailleurs, atteint d’une syphilis mortelle qui le tua à 51 ans à peine.
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