La séparation
Ayant perdu sa mère, Patrick (Morgan Marinne) est un adolescent qui a la rage. Et sa colère se décharge sur tout ce qui l'entoure, notamment les ouvriers de l'exploitation de bois de son père. Un jour, il provoque un accident en maltraitant Mirabelle, le meilleur des chevaux de trait de l'équipe. De son lit d'hôpital, il accuse la jument de son état.
Publié le 18-07-2006 à 00h00
:focal(100x78:110x68)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/7LJCP4LZJRHYPHM7ADKIWIG27A.jpg)
Ayant perdu sa mère, Patrick (Morgan Marinne) est un adolescent qui a la rage. Et sa colère se décharge sur tout ce qui l'entoure, notamment les ouvriers de l'exploitation de bois de son père. Un jour, il provoque un accident en maltraitant Mirabelle, le meilleur des chevaux de trait de l'équipe. De son lit d'hôpital, il accuse la jument de son état. Son père demande alors au palefrenier Julien (Richard Bohringer) de s'en débarrasser. Julien vend Mirabelle à un gars du coin, qui loue chevaux et roulottes aux touristes. Mais pour Pom, le poulain de Mirabelle, cette séparation est si douloureuse qu'il décide de se laisser mourir.
«Pom le Poulain» vise clairement un public jeunesse et a le mérite de le faire avec une histoire bien ancrée chez nous. Ce premier film d'Olivier Ringer fleure bon les Ardennes belges, où il a été en partie tourné. Trop même, virant parfois à la carte postale ou au folklore: les deux policiers sont des Belges pour spectateurs français, le papa touriste féru de cyclisme poelvoordise à l'excès... Dans l'ensemble, d'ailleurs, tout le casting peine face à un Bohringer totalement humain dans son amour (bien compréhensible) des bêtes. Il compose un Julien magnifique de douceur et d'humilité, qui cache ses propres blessures.
En comparaison de ce personnage très touchant, Patrick souffre hélas! d'une caractérisation plus caricaturale, trop abrupte, tandis que le scénario, subtile par moment, ressort quelques ficelles pour aller à son terme. Mais il passe sur cette oeuvre romanesque une fraîcheur et une sincérité attachantes qui font trop souvent défaut dans ce cinéma-là.
© La Libre Belgique 2006
Réalisation: Olivier Ringer. Scénario: Olivier Ringer, Yves Ringer. Image: Jean-Paul De Zaeltijd, Frédéric Noirhomme. Musique: Emmanuel Rebaudengo. Montage: Séverine Cava. Avec: Richard Bohringer, Morgan Marinne, Philippe Grand'Henry, Olivier Bonjour, Gilbert Cotty, Charlie Dupont, Emmanuel Wautier, Marc Herman. 1h25.