Johnny Depp à sec

Ecrivain aussi raté qu’imbibé, Kemp (Johnny Depp) tente une reconversion dans le journalisme dans un canard de troisième zone sur la belle île de Puerto Rico. Le paradis du rhum n’est pas forcément le meilleur endroit pour faire une cure. En passe de devenir celui des promoteurs, il ne l’est pas plus pour se métamorphoser en journaliste d’investigation. Dans sa jeunesse, Hunter S. Thompson fut bien placé pour le savoir, lui qui livra, dans la nouvelle longtemps inédite "The Rum Diary", ses souvenirs de vaches maigres et de jeunesse. Son manuscrit traîna longtemps au fond d’un tiroir, jusqu’à ce que l’écrivain le montrât à son premier fan, Johnny Depp. Au vu du résultat à l’écran, on se dit qu’il aurait mieux fait de l’y laisser, tant le scénario et la mise en scène de Bruce Robinson sont aux antipodes du verbe acerbe, inventif et enlevé de Thompson.

A.Lo.

Ecrivain aussi raté qu’imbibé, Kemp (Johnny Depp) tente une reconversion dans le journalisme dans un canard de troisième zone sur la belle île de Puerto Rico. Le paradis du rhum n’est pas forcément le meilleur endroit pour faire une cure. En passe de devenir celui des promoteurs, il ne l’est pas plus pour se métamorphoser en journaliste d’investigation. Dans sa jeunesse, Hunter S. Thompson fut bien placé pour le savoir, lui qui livra, dans la nouvelle longtemps inédite "The Rum Diary", ses souvenirs de vaches maigres et de jeunesse. Son manuscrit traîna longtemps au fond d’un tiroir, jusqu’à ce que l’écrivain le montrât à son premier fan, Johnny Depp. Au vu du résultat à l’écran, on se dit qu’il aurait mieux fait de l’y laisser, tant le scénario et la mise en scène de Bruce Robinson sont aux antipodes du verbe acerbe, inventif et enlevé de Thompson.

Pour une œuvre censée ne rien offrir en modération, on reste sur sa soif. Même Depp est mou du genou. La faute à l’âge de raison ou à un tournage plus sage que son sujet ? Il manque, au choix, un grain de folie, une (grosse) dose d’inspiration ou un coktail subtil des deux pour métamorphoser ce téléfilm pour Discovery Planet (sexe édulcoré, drogue éludée et rock’n’roll croonisé) en la folie picaresque et hédoniste qu’il aurait dû être. La faute, aussi, peut-être, à l’acharnement de Depp à le produire et à l’interpréter. Rappelons tout de même que le garçon a bien brûlé ses 48 bougies par les deux bouts quand son personnage est censé en avoir vingt bonnes de moins. Erreur de casting ? Le Johnny devrait tout doucement assumer de choisir des rôles de son âge au lieu de s’épuiser dans ceux pour lesquels il n’a manifestement plus le jus.

Réalisation et adaptation : Bruce Robinson. Avec Johnny Depp, Giovanni Ribisi, Aaron Eckhart 2h.

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