Saute avec Jappeloup

Jappeloup, c’est l’histoire d’un cheval. Un cheval qui n’a pas d’avocat et qui ne dira donc rien. Alors, on essaie de savoir ce qu’il pense. Que se passe-t-il dans la tête d’un cheval qui a passé son enfance auprès d’une gamine qui l’adore. Elle ne peut le garder, car il a trop de qualités sportives, même s’il a un problème de taille, trop petit ! Mais les chevaux réagissent comme certains hommes, à qui il suffit de dire qu’ils ne seront jamais pianistes pour trouver l’énergie de la rage pour le devenir.

Fernand Denis

Jappeloup, c’est l’histoire d’un cheval. Un cheval qui n’a pas d’avocat et qui ne dira donc rien. Alors, on essaie de savoir ce qu’il pense. Que se passe-t-il dans la tête d’un cheval qui a passé son enfance auprès d’une gamine qui l’adore. Elle ne peut le garder, car il a trop de qualités sportives, même s’il a un problème de taille, trop petit ! Mais les chevaux réagissent comme certains hommes, à qui il suffit de dire qu’ils ne seront jamais pianistes pour trouver l’énergie de la rage pour le devenir.

Jappeloup, c’est l’histoire de son cavalier. Un cavalier qui ne s’intéresse pas à son cheval. Il a tout de suite vu qu’il était trop petit pour faire du saut d’obstacles. Et puis, il est trop jeune, comme lui. D’ailleurs, il arrête le sport équestre. Mais, enfermé dans son bureau d’avocat, l’odeur du crottin finit par lui manquer. Et l’adrénaline des concours, aussi.

Jappeloup, c’est l’histoire du père du cavalier. Ce papa a dû mettre son gamin sur un cheval, et le petit n’a plus voulu descendre. Alors, il lui a acheté un cheval, puis il a vendu ses vignes pour monter un centre équestre. Est-ce le fils qui rêvait de devenir champion ou le père d’avoir un fils champion ?

Jappeloup, c’est l’histoire d’un couple, de deux couples, celui du cavalier et de sa monture, celui du sportif et de sa femme. Celui qui monte sur le podium est-il celui qui mérite les lauriers ?

Jappeloup, c’est un rôle sur mesure sur Guillaume Canet qui signe le scénario. Avant de bifurquer vers le dramatique, Guillaume Canet se destinait à la carrière hippique. Comme Marina Hands, sa femme à l’écran. C’est qu’on ne joue pas avec un cheval. On est cap’ ou pas cap’. S’il avait fallu recourir à une doublure, Guillaume aurait totalisé une semaine de tournage à tout casser. Soit le film d’une vie parallèle s’il avait fait un autre choix ?

Jappeloup, c’est un film de sport. Le genre n’est pas très couru en Europe. On connaît sa dramaturgie et les amateurs d’équitation connaissent l’histoire. Le Québécois Christian Dugay sait faire grimper la tension, avec ses acteurs et sa mise en scène : ruptures de rythme, ralentis, quasi-"arrêt sur image", accéléré, sens du cadre. Mais ce qui donne de la densité au film, c’est le développement en parallèle du rapport complexe entre le père et son fils.

Jappeloup, c’est un beau casting. Guillaume Canet, Daniel Auteuil, Marina Hands, Marie Bunel évoluent au top. Et puis, il y a une découverte, Lou de Laâge, débordante de personnalité.

Jappeloup, c’est un film de 2h10 qui passe la barre du film sportif, franchit la rivière de la relation père-fils, remet Jacques Higelin dans le parcours. On regrettera des touchettes simplistes, mais pas de quoi en faire des lasagnes.

Réalisation : Christian Duguay. Scénario : Guillaume Canet, d’après l’œuvre de Karine Devilder. Avec Guillaume Canet, Marina Hands, Daniel Auteuil, Lou de Laâge 2h10.

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