Les deux mondes
Adam aime Eden, Eden aime Adam. Mais Adam appartient au monde d’en bas quand sa belle vit dans celui d’en haut, à la gravité inversée. Tout contact entre habitants des deux mondes est prohibé. C’est de la science-fiction, mais pour un mélo vieux comme Shakespeare, Roméo et Juliette, dans un univers de dystopie kafkaïenne à la "Brazil".
Publié le 30-04-2013 à 04h30
Adam aime Eden, Eden aime Adam. Mais Adam appartient au monde d’en bas quand sa belle vit dans celui d’en haut, à la gravité inversée. Tout contact entre habitants des deux mondes est prohibé. C’est de la science-fiction, mais pour un mélo vieux comme Shakespeare, Roméo et Juliette, dans un univers de dystopie kafkaïenne à la "Brazil".
L’Argentin Juan Diego Solanas a trouvé son budget en France et au Canada pour cette production "à l’américaine". Il a une belle idée de départ, un univers potentiellement riche exposé dans un générique somptueux. Hélas!, il retombe rapidement dans une succession de clichés sentimentaux, noie ses incohérences (les héros se promènent en petite tenue aux sommets enneigés de leur monde respectif) par des ellipses sans queue ni tête (les flics débarquent sans explication dans le lieu de rendez-vous secret des deux amants) et se contente d’une métaphore sociale un peu trop littérale (le monde d’en bas est pauvre et exploité, celui d’en haut, riche et dominateur - Raffarin n’aura pas fait mieux) au lieu de livrer une grande œuvre visionnaire ou métaphysique. C’est jusqu’au casting qui sent le réchauffé : Kirsten Dunst et Jim Sturgess semblent décliner leur personnage de marié triste du "Melancholia" de von Trier et de néo-Neo du "Cloud Atlas" des Washowski et Tykwer.
Bien plus que le scénario, décevant, "Upside Down" ne se justifie que par quelques images tantôt impressionnantes, tantôt cocasses (le bureau paysager rempli de fonctionnaires au sol et au plafond), tantôt poétiques (l’amour en apesanteur). De là à justifier 107 minutes d’ennui
Réalisation et scénario : Juan Diego Solanas. Avec Kirsten Dunst, Jim Sturgess, Timothy Spall 1h47.