"Papa ou maman" : Y a-t-il un divorce heureux ?
On n’avait plus pris autant de plaisir à voir des gens divorcer au cinéma depuis "La guerre des Rose".
Publié le 04-02-2015 à 09h50
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On n’avait plus pris autant de plaisir à voir des gens divorcer au cinéma depuis "La guerre des Rose".On est devenus des amis, on ne s’engueule même plus." Vincent et Florence annoncent ainsi leur divorce, en toute complicité, à leurs meilleurs amis. Faut voir leurs têtes.
De mémoire de juge, on n’a jamais vu des gens se séparer aussi harmonieusement. Bien des mariages d’amour ne commencent même pas dans des conditions aussi idylliques. Quand même, un détail coince : les enfants. La garde alternée ? Non, comment leur dire car ils ne se doutent de rien. Le mari suggère même au juge de s’en charger, arguant de sa pratique professionnelle. En tant que gynécologue, c’est lui qui annonce une mauvaise nouvelle à une femme enceinte. Pas le mari.
Le juge décline et dans l’impossibilité d’être surmonté, l’obstacle va pourrir brutalement la situation, transformant le gai divorce en enfer conjugal. C’est que monsieur ayant pris un peu d’avance sur son futur statut d’homme libre, madame ne peut contenir une crise aiguë de jalousie aux conséquences immédiates sur la garde des enfants. Qui va s’occuper d’eux quand monsieur et madame seront en mission, durant des mois, à l’étranger ? Comme papa ne veut pas et maman non plus, le juge décrète que la décision appartient aux enfants. Et chaque parent de rivaliser d’imagination, de psychologie, de manipulation, de plans retors pour amener les enfants à choisir l’autre.
Ayant trouvé un bon ressort de pitch, Alexandre De La Patelière et Matthieu Delaporte, les auteurs du "Prénom", ne se sont pas contentés des premières idées foireuses qui viennent à l’esprit. Ils ont bossé. Par exemple, comment créer la gêne chez leurs rejetons au point de se faire rejeter. Il y a du potentiel comique là-dedans, comme dans la recherche d’une maison pourrie ou d’un partenaire qui craint.
On connaît la puissance de feu de ces auteurs en matière de dialogue, mais l’abattage de Marina Fois et de Laurent Lafitte démultiplie l’impact. Le duo trouve le ton et le tempo pour tirer le maximum de jus comique. Martin Bourboulon (Canal+) a le sens du rythme. Il ne tire ni sur la scène, ni sur le film. Il la joue Beatles plutôt que Rolling Stones - comme dit le dialogue -, pas de tournée, ni d’album de trop.
On n’avait plus pris autant de plaisir à voir des gens divorcer au cinéma depuis "La guerre des Rose".
Réalisation : Martin Bourboulon. Scénario : Alexandre De La Patellière, Matthieu Delaporte. Avec Marina Foïs, Laurent Lafitte, Michel Vuillermoz, Anne Le Ny… 1h25.