Mad Max:Fury Road : fast(e) & Furiosa...
Le Festival de Cannes ne débute que le mercredi 13 mai et Mad Max : Fury Road n'y sera projeté, hors compétition, que le jeudi 14. Mais nous avons déjà vu ce film, qui sortira dans les salles belges le même jour. Critique.
Publié le 11-05-2015 à 18h34 - Mis à jour le 11-05-2015 à 23h16
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Allons droit au but, telle la première demi-heure sans détour de ce reboot et remake à la fois : comme l'indique la bande-annonce coup de poing, "Mad Max : Fury Road" recycle (bien) le meilleur épisode de la série, soit le deuxième épisode. Et que ceux qui s'imaginent avoir déjà tout vu dans la dite bande annonce sachent qu'elle ne résume que ces trente premières minutes.
Western post-apocalyptique
Western post-apocalyptique, "Fury Road" est une longue course poursuite, façon "La chevauchée fantastique", avec un camion bourré d'essence et d'une autre cargaison autrement précieuse en guise de diligence, des tribus post-punks dégénérées et vaguement mutantes en guise d'Apaches et Mad Max en lonesome cowboy se demandant à chaque plan comment faire en sorte que le glas ne sonne pas pour lui.
Les canassons sont, évidemment, les bécanes, à quatre ou deux roues, parfois maousses et aux moteurs toujours gonflés à bloc - vitesse v-v-prime et même V8, référence du turbo du Max dans le premier opus, comme le savent les afficionados.
On se fiche un peu comme d'une bille du scénario, même si, en l'espèce, Miller tente malgré tout de donner un peu de consistance à ses personnages. La gagnante du lot, c'est Furiosa la bien nommée, incarnée avec profondeur et poigne à la fois par la toujours charismatique Charlize Theron - boule à zéro, maquillage à la graisse de moteur et prothèse en option : elle nous bluffe et mouche le Max plus souvent qu'à son tour.
Tom Hardy reprend, lui, les guenilles de Mel Gibson, créateur-flambeur du rôle : la carrure est plus large, la baston plus crédible, mais à force de s'effacer derrière le mythe, le comédien en devient un peu transparent. Max n'est qu'une mécanique de plus au service du film, pas un argument en soi. Et ses démons, encombrants pour lui, nous laissent de marbre, sans intérêt aucun pour l'intrigue.
A la mise en scène, George Miller opère toutefois un retour sur les chapeaux de roue. Le créateur de l'hyper-violence cinématographique, qui s'était repenti dans des douceurs gamines ("Babe 2", "Happy Feet 1 & 2"), nous fait une incroyable crise de la septantaine. C'est tourné à l'adrénaline, monté au cordeau, délirant et excessif à souhait - tout à fait conforme à l'esprit des premiers films.
Miller renoue même avec des effets qui seraient kitsch ailleurs mais sont la signature de sa trilogie : image légèrement accélérée, effet de boost garanti. Surtout, en ces temps du tout au numérique, il s'abstient de tout effet spécial en post-production et ne jure que par des cascades réelles. La différence se voit et se sent, plaisir jouissif de la tôle froissée, de la sueur et du sable. Seules l'hémoglobines et la pyrotechnie sont fakes - et encore...
Conséquence : le film contient son lot de scènes de bravoure - le mot, pour une fois, n'est pas usurpé si on songe aux cascadeurs - et a du coffre. On soulignera, sans trop en dire, que celui-ci contient, une fois n'est pas coutume, des femmes qui ne rongent pas leur frein en faisant les potiches.
Réalisation et scénario : George Miller. Avec Tom Hardy, Charlize Theron, Nicholas Hoult... 120 min.
Attention : le film étant présenté au Festival de Cannes hors compétition ce jeudi 14 mai, il ne sort en salles en Belgique qu'à partir de la même date.