"Belle et Sébastien: l'aventure continue" : Retour dans la France de papy
Nouveau périple pour le gamin et son chien valeureux. Une petite bulle de confort et hors de l’air anxiogène du temps.
Publié le 08-12-2015 à 09h07 - Mis à jour le 09-12-2015 à 10h03
Nouveau périple pour le gamin et son chien valeureux. Une petite bulle de confort et hors de l’air anxiogène du temps.Deux ans après la première adaptation de cette série télévisée anté-pompidollienne, Belle et Sébastien reviennent au grand écran pour de nouvelles aventures.
Le premier opus se situait durant la Seconde Guerre mondiale - évitant au passage quelques poncifs faciles. Cette suite démarre après la Libération. Angelina (Margaux Chatelier), grande sœur adoptive de Sébastien, est sur le chemin du retour après avoir combattu dans la Résistance. Mais l’avion à bord duquel elle se trouve s’écrase en montagne.
César (Tchéky Karyo) et Sébastien (Félix Bossuet) ne peuvent croire qu’Angelina est morte. A contre-cœur, César se tourne vers Pierre Marceau (Thierry Neuvic), qu’il sait être le père biologique de Sébastien mais qu’il déteste pour avoir abandonné la mère de celui-ci. Avec Belle, Sébastien n’en fera encore une fois qu’à sa tête.
Le scénario est à peine plus élaboré que celui d’une dramatique télé des années soixante. Mais les moyens cinématographiques magnifient les décors : le village est une image d’Epinal tandis que forêts, lacs et montagnes rappellent les paysages du western hollywoodien classique. La France profonde - en l’occurrence l’Ain et la Haute Maurienne - n’a jamais paru aussi majestueuse.
Conçu in tempore non suspecto, ce film hors du temps tombe singulièrement. Côté pile, on y trouvera un talisman contre l’air anxiogène du mois passé. Côté face, il reflète une France mythologique toute blanche, toute rurale, éprise de liberté, d’égalité et de fraternité, qui alimente encore les fantasmes des déclinistes et des électeurs frontistes.
Mais le contrat avec le spectateur de ce film familial est aussi pur que l’eau d’un lac de montagne. Autant se laisser caresser dans le sens du poil : Belle vaut bien un LoLCat résistant de réseau social.

Réalisation : Christian Duguay. Avec Félix Bossuet, Thierry Neuvic, Tchéky Karyo, Margaux Chatelier… 1h38