"Le chasseur et la reine des glaces" : La daube de la semaine
En ce temps-là, Hollywood était frappé par une famine de scripts. Il n’y avait plus d’histoire à tourner. Enfin si, mais elles demandaient des réalisateurs un peu artistes, des producteurs ambitieux, des spectateurs plutôt que des mangeurs de pop-corn.
Publié le 20-04-2016 à 11h31 - Mis à jour le 20-04-2016 à 11h33
En ce temps-là, Hollywood était frappé par une famine de scripts. Il n’y avait plus d’histoire à tourner. Enfin si, mais elles demandaient des réalisateurs un peu artistes, des producteurs ambitieux, des spectateurs plutôt que des mangeurs de pop-corn.
En fait, il manquait d’histoires industrielles, fabriquées à la chaîne et vendues comme du yaourt 0 % de créativité. Disney, Warner, Columbia élevaient leurs superhéros en batterie mais il ne subsistait rien pour les autres. Le producteur Joe Roth eut alors une idée : tourner en prises de vues réelles des adaptations des contes de notre enfance Disney. Un filon prometteur et d’autant plus long avec ses suites et ses spin-off potentielles.
C’est ainsi qu’on a ressuscité Blanche-Neige, libre de droits, pour la livrer à des scénaristes, comme on livre une petite Tutsie à une bande de Hutus. La formule a plu et voici Blanche-Neige rhabillée d’une franchise. On lui a préparé une spin-off à la gloire de sa méchante sorcière selon la recette hollywoodienne éprouvée : le même plat agrémenté d’une sauce inspirée d’un succès récent : la reine des neiges. En 2018, elle trouvera, sans doute, la belle au bois dormant sur sa route et le jour viendra pour un Blanche-Neige Vs Batman, Spiderman ou Wonderwoman, suivant le studio qui passera le deal avec Universal.
Quand nanar rime avec millions de dollars, voila la première impression qu’inspire ce film de Cedric Nicolas-Troyan, idiot d’un bout à l’autre et dont le syndrome des effets spéciaux touche le scénario. Les effets spéciaux, on le sait trop bien, permettent tout et n’importe quoi - dont cette esthétique numérico-gothique -, tout en annihilant le moindre effort d’imagination. Il en va ainsi pour ce scénario de "nœuds-nœuds" car chaque nœud dramatique se dénoue par magie. Charlize Théron porte la franchise où l’on croise Jessica Chastain, qui tient sans doute à prouver qu’elle peut tout jouer. Même dans un gros nanar. C’est fait, elle peut reprendre une activité artistique.

Réalisation : Cedric Nicolas-Troyan. Avec Chris Hemsworth, Charlize Theron, Emily Blunt, Jessica Chastain… 1h55