"Si j’étais un homme" relève du genre comédie, tendance naze qui ne fait pas rire
Publié le 22-02-2017 à 14h10 - Mis à jour le 22-02-2017 à 14h15
On se souvient que Jacques Demy avait mis Marcello Mastroianni enceinte; Andrey Dana, elle, se réveille un matin avec un sexe masculin entre les jambes. Transgenre ? Pas du tout. L’effet d’un gros orage ! C’est n’importe quoi pour lancer une comédie fantastique digne de ce nom mais Audrey Dana n’avait aucune envie de se fatiguer à rendre cela plausible. L’important, c’est ce qu’elle veut tirer de cette situation.
Médicalement d’abord et de débouler dans le bureau de son gynécologue, Christian Clavier - vous êtes prévenu. Et c’est pas lui qui joue le plus mal - vous êtes averti. Sexuellement ensuite, elle voudrait se servir de l’engin. On se dit que la scénariste a du travail mais cela s’arrange en un temps deux mouvements. Philosophiquement enfin, avec sa réflexion en gros sabots sur le recto féminin et le verso masculin de chacun.
Une grande actrice aurait-elle pu faire quelque chose de ce personnage ? Audrey Dana, elle, en fait des caisses. Elmosnino attend son chèque, comme à chaque fois au cinéma. Depuis son "Gainsbourg", cet homme des planches vient au ciné pour le blé et ne perd d’ailleurs pas son temps à lire le scénario - vous l’aviez remarqué. "Si j’étais un homme" relève du genre comédie, tendance naze qui ne fait pas rire, à l’exception du dernier plan, l’effet délivrance sans doute.
Dans "Sous les jupes des filles", Audrey Dana mettait en scène les règles. Maintenant son attention se porte sur le zizi. Son prochain sera probablement consacré aux pets/vents/flatulences et autres prouts. Un sujet transgressif et provocateur, pense-t-elle - vous êtes au parfum.

Réalisation, scénario : Audrey Dana. Avec Audrey Dana, Christian Clavier, Eric Elmosnino… 1h 38.