"Sales gosses" : Cette pénible comédie donne une image franchement dégradante des vieux
Publié le 19-07-2017 à 11h26
La comédie française bien lourdingue du moment surfe sur la vague des "Vieilles canailles" et autres croisières "Age tendre et tête de bois", visant des baby-boomers qui veulent, à bon droit, continuer à s’amuser. Le club des Suricates est fait pour eux ! Sous la direction de la stricte Sophie Bonheur (Frédérique Bel), il s’agit d’une colonie de vacances du troisième âge. Mais attention, comme elle le précise à son nouveau moniteur (Thomas Solivères), on ne dit pas ici "colo"; ça, c’est réservé à la coloscopie…
Voila à peu près la seule "blague" originale de ces "Sales gosses", qui ne propose qu’une resucée de gags éculés et de dialogues piqués ici ou là. Non écrite, cette pénible comédie donne une image franchement dégradante des vieux, résumés à bande de gamins incontrôlables, draguant, buvant et fumant de l’herbe à tout va. Dans de nombreuses scènes, on éprouve même une forme de gêne à voir tous ces comédiens sur le retour (Carmen Maura, Albert Delpy, Jacques Boudet, Liliane Rovère…) faire semblant de s’amuser devant la caméra en jouant comme des pieds et propager cette vision ridicule de la vieillesse. Le tout sous le prétexte moralisateur de réunion des générations…
Seule consolation pour eux, les jeunes ne s’en sortent pas mieux. Dans le rôle du mono dépassé par sa bande de petit vieux, Thomas Solivères (sorte d’Alex Vizorek jeune, découvert dans "Intouchables" et revu au théâtre face à Line Renaud dans "Harold et Maude") est, lui aussi, assez pitoyable ! Ça augure du pire pour le prochain "Spirou et Fantasio", où il interprétera le groom reporter le plus célèbre de la BD.

Réalisation & scénario : Frédéric Quiring. Avec Thomas Solivérès, Jacques Boudet, Carmen Maura, Frédérique Bel, Albert Delpy… 1 h 28.