"Tueurs" : Solide film noir rattrapé par l'actualité sur les Tueurs du Brabant
- Publié le 25-10-2017 à 15h56
- Mis à jour le 01-12-2017 à 14h26
Le film, qui sortira le 6 décembre, recoupe l'enquête.
Coïncidence du calendrier, la projection de presse de "Tueurs", premier film de François Troukens et Jean-François Hensgens, a eu lieu ce mercredi, cinq jours après les dernières révélations dans l'enquête sur les "tueurs du Brabant".
Librement inspiré des faits
Dès les premières minutes de ce film à l'impressionnant casting belge (Olivier Gourmet, Bouli Lanners, Lubna Azabal, Natacha Régnier...), on est replongé dans la mémoire de la dramatique affaire - jamais nommée directement : des "tueurs fous", comme on les nomme dans le film, qui firent de nombreuses victimes lors de braquages de supermarchés dans les années 80, un corps retrouvé trente ans plus tard, un "géant", un commissaire et des braqueurs qui semblent impliqués dans un vaste complot destiné à instaurer un climat de terreur...
Le scénario du film, qui sortira le 6 décembre en Belgique, fait écho au dernier rebondissement de l'enquête, selon lequel l'ex-gendarme Christian Bonkoffsky, sympathisant de l'extrême droite, aurait été le "géant" identifié lors des fusillades qui terrorisèrent la Belgique entre 1983 et 1985. En découvrant le film mercredi, on aurait presque pu croire qu'il avait été écrit durant les dernières jours, pour rebondir sur cette actualité.
Solide film noir
Le projet de "Tueurs" remonte évidemment plus loin et s'inspire d'une thèse longtemps évoquée. Ce n'est d'ailleurs pas une reconstitution à prétention historique, mais bien un solide film noir, librement inspiré de la réalité, comme se l'autorisent si bien les cinéastes américains. Présenté en avant-première mondiale au Festival de Venise, en septembre, "Tueurs" a d'ailleurs été loué par la critique américaine.
Dès les premières minutes, un braquage de fourgon évoque celui du "Heat" (1995) de Michael Mann, réalisateur qui a souvent travaillé avec des criminels repentis par souci d'authenticité. François Troukens, on le sait, a lui-même un passé de braqueur.
Si on y retrouve la classique opposition entre truands dotés d'un code d'honneur et flics ripoux, le film se distingue, malgré ses nombreuses scènes d'action (comme on en a rarement vues dans une production belge), par sa distanciation de la violence, jamais magnifiée. Un choix on ne peut plus heureux alors que la réalité vient fortuitement de rattraper la fiction.
Nous reviendrons longuement sur "Tueurs" lors de la sortie en salles le 6 décembre