"Le Retour du Héros": Laurent Tirard retrouve son âme d’enfant
Publié le 13-02-2018 à 15h50 - Mis à jour le 13-02-2018 à 15h54
Le Retour du Héros" est le 7e film de Laurent Tirard, ce journaliste du magazine de cinéma, "Studio", passé derrière la caméra en 2004. Il a frappé les esprits avec son "Molière" et a réussi l’adaptation du "Petit Nicolas". Il avait déjà mis Jean Dujardin en scène dans "Un homme à la hauteur" avec Virginie Efira.
Avez-vous retrouvé le mode d’emploi des comédies à la Rappeneau ?
(rires) Pour faire un film comme cela, il faut être très attaché à son âme d’enfant. Pour moi, comme pour Jean, c’était l’envie de refaire, de façon contemporaine, ces films qui nous ont fait rêver, nous ont donné l’envie de faire du cinéma. Cela fait 20 ans qu’on n’a plus vu une comédie en costumes, le film fut très difficile à monter.
Dujardin porte un uniforme rouge, n’était-ce pas la couleur des Anglais ?
C’est vrai, mais il y avait des hussards rouges. Ce film a connu deux fortes influences. D’une part, les comédies françaises des années 60 de Rappeneau, de Broca, Belmondo. De l’autre, les romans de Jane Austen. Ses personnages féminins sont très forts, comme Elizabeth, qui est en décalage avec son époque, elle veut sortir de son carcan. Et, dans les romans de Jane Austen, il y a toujours de beaux officiers rouges. Le capitaine Neuville devait arriver en rouge sur un cheval blanc. C’était obligatoire.
Vous faites un distinguo entre film d’époque et film en costumes...
Un film d’époque, c’est un biopic, une reconstitution historique. On se préoccupe d’avoir le bon uniforme de la bonne armée; on montre comment les gens vivaient à moment-là. Le film en costumes prend plus de liberté. Le costume est là pour dire : "Il était une fois." On parle d’aujourd’hui, mais en le déguisant. Le déguisement, c’est le costume, le décor. Le propos n’est pas la réalité historique.
Le plaisir vient aussi de l’alchimie entre Jean Dujardin et Mélanie Laurent qu’on n’attendait pas dans une comédie.
C’était un vrai pari. Jean était là depuis le début et il y avait deux options pour choisir sa partenaire. Aller vers l’évidence, vers une actrice identifiée "comédie" ou faire le pari de la surprise. J’ai rencontré plusieurs actrices dont Mélanie Laurent. Elle avait très envie de faire le film mais comme elle n’avait jamais fait de comédie, elle ignorait si elle en était capable. Je me suis rendu compte qu’elle parlait très vite, qu’elle avait un débit de comédie. Je sentais que si elle n’essayait pas d’être drôle, si elle gardait son rythme naturel, ça marcherait. Jean a beaucoup aidé à créer cette alchimie. Le pari était risqué et mon choix a été accueilli avec un certain scepticisme.