"À la dérive"... Jamais un mauvais film n'a aussi bien porté son nom

F.Ds.
"À la dérive"... Jamais un mauvais film n'a aussi bien porté son nom
©"Adrift"

La scène inaugurale se veut être le noyau, le turning point du récit, mais elle ne prend pas. Elle laisse la même impression que d’entrer dans un restaurant où cela ne sent pas bon. On ferait mieux de tourner les talons mais Shailene Woodley, avec son plus beau sourire, vous a déjà conduit à une table où elle va servir quelque chose qui va, on le pressent, rester sur l’estomac.

Alors, cette première scène ! Dans son ciré jaune, l’ex-héroïne de "Divergente" flotte inconsciente dans la cabine d’un bateau. Elle reprend ses esprits et contemple la catastrophe. Mât cassé, habitacle sous eau, installation électrique grillée et son homme à la mer.

Vu que cela s’appelle "A la dérive" (Adrift, en V.O.) et que le générique certifie qu’il s’agit d’une histoire vraie; on peut parier sans trop de risque qu’on verra des images de la vraie de Tami Oldham dans le générique de fin. En fait, entre les deux génériques - de début et de fin -, on a déjà vu toutes les scènes dans d’autres films : sur le "Kon-Tiki" de Thor Heyerdahl, dans "L’aventure de Pi" selon Ang Lee, avec Cluzet faisant la course "En solitaire", en compagnie de Redford seul sur son voilier de "All is lost" ou récemment avec Donald Crowhurst, ce marin du dimanche qui se lançait dans un tour du monde en solitaire dans "The Mercy".

Baltasar Kormákur a préparé ces scènes en lasagnes, alternant présent calamiteux et flash-back paradisiaque, une blessure qu’il faut soigner à la Stallone suivie d’un tour de Polynésie en voilier avec coucher de soleil, envol de violons et sirop Clayderman. Un moment, on croit apercevoir le sujet à l’horizon : l’héroïne, végétalienne, n’a plus rien avalé depuis dix jours, se demande si elle ne va pas repasser végétarienne et se faire un poisson.

On l’avait bien senti, Shailene Woodley se rapplique avec un carré de lasagnes - surgelées le centre est encore froid -, viande garantie Veviba, bien reconnaissable avec son petit goût de péremption.

Réalisation Baltasar Kormákur. Avec Shailene Woodley, Sam Claflin, Jeffrey Thomas… 1h 36.

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