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"The Hummingbird Project" : Le temps, c’est de l’argent

Publié le 11-09-2019 à 17h09 - Mis à jour le 18-09-2019 à 09h58

©DR

Jesse Eisenberg dévoré par l’accélération de la société. Seize millisecondes. Une fraction de seconde. Le temps d’un battement d’aile d’un colibri… Mais dans le domaine de la finance, on applique au pied de la lettre le vieux proverbe : le temps, c’est de l’argent. Seize millisecondes, c’est la promesse faite par Vincent (Jesse Eisenberg) et Anton Zaleski (Alexander Skarsgård) à de gros investisseurs de Wall Street. Ingénieurs dans une grosse boîte financière, les deux cousins ont le projet de relier la Bourse du Kansas au New York Stock Exchange par une ligne directe en fibre optique passant sous les Appalaches qui devrait leur permettre de gagner quelques précieuses millisecondes sur leurs concurrents. À l’heure du trading haute fréquence, cela se traduit en millions de dollars de gains ! Trahie, leur ancienne patronne (Salma Hayek en véritable Cruella de la finance) va leur mettre des bâtons dans les roues..

The Hummingbird Project: Trailer HD VO st FR/NL

The Hummingbird Project: Trailer HD VO st FR/NLVincent et Anton sont deux cousins spécialisés dans le domaine risqué des transactions à hautes fréquences, où les gains et les pertes se jouent à la milliseconde. Leur rêve ? Construire un câble de fibre optique entre le Kansas et le New Jersey, permettant à leurs clients d’être à l’avance d’une milliseconde sur les transactions à la bourse. Une opération pouvant leur rapporter des millions, mais c’est sans compter la rancune de leur ancienne patronne puissante et manipulatrice, qui fera tout pour les amener à l’échec. Vincent et Anton sont pourtant bien déterminés à transpercer le continent américain et à mener à tout prix à bien leur projet ambitieux.

Tourné dans de magnifiques paysages québécois censés représenter la Pennsylvanie, The Hummingbird Project est une coproduction inattendue entre le Canada et la Belgique (avec le Flamand Johan Heldenbergh en vieil Amish). Écrit et réalisé par Kim Nguyen - révélé à Cannes en 2012 avec Rebelle -, le film est diablement intéressant sur le papier, dans sa volonté d’aborder l’accélération de la société occidentale via un projet aussi fou que futile. Mais, malgré le toujours excellent Jesse Eisenberg (nettement plus convaincant qu’Alexander Skarsgård), le film ne trouve jamais son rythme. Kim Nguyen voudrait faire un thriller. Du coup, le scénario, assez laborieux, multiplie les embûches sur la route de ses deux personnages de façon assez technique téléphonée. Surtout, malgré un savoir-faire évident, le jeune Montréalais ne trouve pas de réel point de vue. Psychologisant à outrance les enjeux, quitte à caricaturer ses personnages, entre l’angoissé maladif et l’autiste génial, il réduit l’enjeu à pas grand-chose. Alors qu’il aurait pu s’attaquer, à travers la dénonciation de la finance folle, à son vrai sujet : l’accélération de nos vies, qu’il ne fait ici qu’effleurer, notamment à travers la métaphore, un peu facile, des Amishs…

The Hummingbird Project Thriller financier De Kim Nguyen Scénario Kim Nguyen Avec Jesse Eisenberg, Alexander Skarsgård, Salma Hayek… Durée 1h51