De "Showgirls" à "La Comtesse de Hong-Kong": les films maudits de grands cinéastes
De "Parfaits échecs". Tel est l’angle original choisi par la Fondation Prada dans sa programmation dématérialisée pour le service de vidéo à la demande haut de gamme MUBI.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/5fe4e627-8f76-40cd-8b84-1471638c0a7a.png)
Publié le 03-04-2020 à 07h09 - Mis à jour le 13-04-2020 à 18h09
:focal(635x365:645x355)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/AIMZYUYI2NF5TG3PBZS3CQMBMQ.jpg)
De "Parfaits échecs". Tel est l’angle original choisi par la Fondation Prada dans sa programmation dématérialisée pour le service de vidéo à la demande haut de gamme MUBI.
À partir du 5 avril, le service de VOD éditorialisé MUBI (qui propose une courte sélection tournante de 30 films, soit un par jour, accompagnés d’un vrai appareil critique) dévoilera une programmation concoctée par la Fondazione Prada, que celle-ci n’a pas pu, confinement oblige, accueillir dans ses murs à Milan.
Intitulée "Perfect Failures" ("Echecs parfaits"), cette sélection s’intéresse aux films maudits de grands cinéastes, démolis par la critique lors de leur sortie et/ou boudés par le public. Avec la volonté, à travers le matériel qui accompagne chaque film sur le site de la Fondation (textes, archives…), de proposer une relecture rétrospective de ces oeuvres incomprises en leur temps.
Le programme débutera ce dimanche 5 avril avec Southland Tales, chahuté lors de sa présentation en Compétition à Cannes en 2006 et resté inédit en France et en Belgique. Cinq ans après le succès public et critique de Donnie Darko, Richard Kelly emmenait Dwayne Johnson, Sarah Michelle Gellar et Justin Timberlake dans un thriller de science-fiction sans doute trop en avance sur son temps. Dans cette comédie d'action, le cinéaste américain imaginait en effet une ville de Los Angeles devant faire face à un cataclysme écologique...

Également au programme, La Comtesse de Hong-Kong, le dernier film de Chaplin en 1967 (et le seul en couleurs), avec Marlon Brando, Sophia Loren et Tippi Hedren. Une comédie romantique qui fut boudée à sa sortie, sauf par Éric Rohmer, qui le jugeait comme l’un des meilleurs Chaplin.

Présenté en Compétition à Venise en 2013, Night Moves a reçu, lui, les éloges de la critique, mais a ensuite dû faire face à des accusations de plagiat aux États-Unis qui ont nui à son image et à celle de Kelly Reichardt. Fidèle à l’Orégon, la cinéaste (qui présentait il y a quelques semaines à Berlin le très beau western humaniste First Cow) signait pourtant un thriller envoûtant et d'une actualité troublante, autour d’un groupe de terroristes écologistes campés par Jesse Eisenberg, Dakota Fanning et Peter Sarsgaard.

Sorti en 1996, Un divan à New York a quant à lui totalement dérouté les aficionados de Chantal Akerman. Filmant Juliette Binoche et William Hurt, la cinéaste bruxelloise, à mille lieues de son cinéma, s’amusait avec légèreté des clichés de la comédie romantique hollywoodienne.

L’année précédente, le Néerlandais Paul Verhoeven recevait également une douche froide pour Showgirls, thriller érotique avec Elizabeth Berkley en danseuse nue des casinos de Las Vegas. Vingt-cinq ans plus tard, le nanar est pourtant devenu un film culte pour de nombreux fans, qui y voient une critique au vitriol d’Hollywood.

Ce que tentait également Billy Wilder dans Fedora, son avant-dernier film en 1978, avec Marthe Keller et William Holden. Toujours écrit par son scénariste attitré I.A.L. Diamond, le film est une satire du monde du cinéma où, comme dans le génial Sunset Boulevard en 1950, Wilder retrace le destin d'une immense star déchue, retirée dans une île grecque.

Voilà une programmation à contre-courant sacrément alléchante à découvrir sur MUBI. Comptant une communauté de 9 millions de cinéphiles, ce service de VOD britannique est disponible dans 190 pays (en ligne ou via des applications Apple, Android et smartTV), avec des sous-titres dans de très nombreuses langues (dont le français).