"Ema", un drame aux rythmes endiablés du reggaeton
Disponible dès ce mardi 14 avril en "Premium VOD", Ema est un film explosif et insaisissable sur le couple et la parentalité signé par le Chilien Pablo Larraín.
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Publié le 13-04-2020 à 09h50 - Mis à jour le 11-06-2020 à 13h42
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Disponible dès ce mardi 14 avril en "Premium VOD", Ema est un film explosif et insaisissable sur le couple et la parentalité signé par le Chilien Pablo Larraín.
Une rue de Valparaiso, la nuit. Un feu de signalisation est en flammes. La caméra recule pour nous laisser apercevoir un petit bout de femme équipé... d’un lance-flammes. Voici Ema (Mariana Di Girólamo), la nouvelle héroïne de Pablo Larraín!
Trois ans après Jackie (où Natalie Portman campait la Première dame des États-Unis au lendemain de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy), le cinéaste chilien place donc à nouveau au coeur du récit une héroïne forte, rongée par la perte, non pas de son mari, mais de son fils adoptif Polo. Suite à une tragédie, un incendie provoqué par l’enfant qui a laissé la sœur d’Emma défigurée, la jeune femme et son mari Gastón (Gael García Bernal) ont choisi de rendre l’enfant aux services sociaux de l’enfance. Leur colère, ils tentent de la laisser s’exprimer par la danse. Gastón est en effet un chorégraphe reconnu et Ema l’une de ses danseuses. Mais ils se retrouvent impuissants face au naufrage de leur couple, dont ils ne peuvent que constater qu’il ne peut résister à cette tragédie intime.
Le corps pour extérioriser la rage
Pour extérioriser la rage intérieure de son héroïne, Pablo Larraín filme le corps de son actrice. Un corps frêle et solide, surmonté de cheveux blonds peroxydés. Un corps atypique, androgyne et sexy. Un corps qui se déhanche dans la rue sur les rythmes hypnotiques du reggaeton. Un corps qui séduit femmes et hommes, dans une recherche effrénée d’autres corps auxquels se frotter. Mais rien n’y fait. Ni la danse, ni le sexe ne semblent capables d’apaiser la douleur d’Ema...
Pour camper cette femme qui se bat pour garder la tête hors de l’eau, Larraín a fait appel à Marianne Di Girólamo. Découverte au petit écran, la jeune comédienne et danseuse chilienne se donne corps et âme pour incarner la colère de son personnage. En parfait contraste avec la douleur plus contenue exprimée par le Mexicain Gael García Bernal. S'attirant et se repoussant sans cesse, ils forment un couple déchiré dans une relation d’amour-haine.
Pour transposer à l'écran la tragédie de ses personnages, Pablo Larraín choisit l’outrance visuelle. Sa réalisation se met au tempo du reggaeton, dans des scènes de danse extatiques, qui embarquent le spectateur dans un voyage purement physique. Comme toujours - que ce soit dans No, El Club ou Jackie - le Chilien n’a pas son pareil pour créer des atmosphères fortes. Mais, très appuyée, très chargée, sa mise en scène tourne un peu à vide, apparaissant par moments quelque peu démesurée par rapport au drame intimiste que vivent ses personnages. Même si, dans sa description de la génération Z, Ema reste un film fascinant.
- Le film est disponible en "Premium VOD" (7,99€) sur les plateformes Proximus, Voo, UniversCiné et Lumière.

Ema Drame rythmé De Pablo Larrain Scénario Alejandro Moreno & Guillermo Calderón Photographie Sergio Armstrong Musique Nicolas Jaar Montage Sebastián Sepúlveda Avec Mariana Di Girólamo, Santiago Cabrera, Gael García Bernal, Catalina Saavedra… Durée 1h42
