"Escape from Pretoria": les clés de la liberté
Daniel Radcliffe héros d’un classique mais efficace film d’évasion sur fond de lutte contre l’Apartheid en Afrique du Sud.
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Publié le 30-06-2020 à 22h01 - Mis à jour le 01-07-2020 à 17h15
Daniel Radcliffe héros d’un classique mais efficace film d’évasion sur fond de lutte contre l’Apartheid en Afrique du Sud.
En juin 1978, Tim Jenkin (Daniel Radcliffe) et Stephen Lee (Daniel Weber), deux activistes blancs de l’ANC, sont condamnés respectivement à 12 et 8 ans de prison pour une série d’attentats à la bombe, lors desquels ils ont fait pleuvoir des tracts anti-Apartheid à destination de la population blanche de Johannesburg.
Ils sont envoyés dans le quartier blanc de la prison centrale de Pretoria, où ils rejoignent notamment Denis Goldberg (Ian Hart), militant historique de l’ANC, condamné à perpétuité lors du même procès que celui de Nelson Mandela. Mais les deux compères ne veulent pas faire de vieux os dans les geôles d’un régime fasciste. Avec l’aide de leur compagnon de cellule français Léonard (Mark Leonard Winter), ils sont bien décidés à réussir la première évasion de cette prison de haute sécurité. Pour ce faire, Jenkin a une idée pour le moins ingénieuse: fabriquer des clés en bois pour se déjouer de toutes les portes de la prison...

Évasion politique
Thriller efficace, Escape from Pretoria est inspiré d’une histoire vraie, celle qu’a retracée Tim Jenkin dans son livre Inside Out: Escape from Pretoria Prison, même si Léonard, le troisième larron, est un personnage de fiction. Et il est ironique de noter que cette adaptation, signée par le jeune cinéaste britannique noir Francis Annan, n’est pas une production sud-africaine, mais bien une coproduction australo-britannique…
On pourra évidemment tiquer à l’idée d’une évocation de l’Apartheid dont les Noirs sont quasiment absents. Pour autant, c’est bien ce contexte historique qui donne toute sa profondeur, tout son souffle au film. Le combat de ces prisonniers d’opinion pour leur liberté est en effet éminemment métaphorique. Les fugitifs finiront d’ailleurs par rejoindre l’ANC en exil à Londres et continueront leur lutte contre le racisme institutionnel dans leur pays, qui ne prendra fin qu’en 1992 avec la fin officielle de l’Apartheid et l’arrivée au pouvoir, deux ans plus tard, de Nelson Mandela.
Mais au-delà de ce contexte, Escape from Pretoria reste d’abord et avant tout un vrai film de genre, un récit d’évasion comme on les aime (même si Annan tire un peu souvent sur la corde d’un suspense facile). Le tout porté par Daniel Radcliffe en Harry Potter des clés et des serrures!

Escape from Pretoria Film d’évasion De Francis Annan Scénario Mark Blaney, Jackie Sheppard, David Barron, Michelle Krumm & Gary Hamilton (d’après l’ouvrage de Tim Jenkin) Musique David Hirschfelder Montage Nick Fenton Avec Daniel Radcliffe, Daniel Webber, Mark Leonard Winter, Ian Hart... Durée 1h46.
