"Les parfums": Quand Emmanuelle Devos a Grégory Montel dans le nez
La rencontre improbable d’une grande bourgeoise, "nez" de profession, et d’un chauffeur loser. Doux parfum de contretype.
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Publié le 30-06-2020 à 22h02
La rencontre improbable d’une grande bourgeoise, "nez" de profession, et d’un chauffeur loser. Doux parfum de contretype.
Ces deux-là ont tout pour s’avoir dans le nez. Anne Walberg (Emmanuelle Devos), ex-étoile montante de la création de fragrance, qui se la joue encore prima donna, régente son petit monde, au doigt et au nez. Guillaume, son nouveau chauffeur, s’accroche à son volant. Divorce faisant loi, il a besoin de rentrées régulières pour préserver la garde partagée de sa fille.
Premier contact : "descendez mes valises", "pas de cigarette ni avant, ni pendant le travail", "changez les draps de mon lit" (ces adoucissants d’hôtel, quelle pestilence…). "- Oui, Madame" "- Mademoiselle !"
Guillaume reste poli, mais au terme de la première journée de travail, point trop n’en faut, surtout sans merci ni s’il vous plaît. La moutarde débordant du sien, il claque la porte au Nez.
La diva finit par mettre un peu d’eau dans son vin aigre. Est-ce parce que Guillaume est le premier à lui tenir tête ? Ou flaire-t-elle autre chose chez lui ? Elle le sollicite à nouveau. Et comme l’argent n’a pas d’odeur, il accepte. Mieux : sur une inspiration, le chauffeur servant négocie pour sa cliente un meilleur salaire chez des maroquiniers de luxe pressés. Entre ces deux-là, un pacte de senteur se noue.
Ni romance, ni comédie absolue, Les Parfums est la chronique d’un mariage professionnel de raison qui libère de nouveaux effluves pour chaque protagoniste. Le bouquet, sans dominance manifeste, n’est pas capiteux, mais rond, néanmoins, grâce à l’accord de ses deux composants principaux. Chacun est dans une variante de son registre : Emmanuelle Devos en grande bourgeoise, variante asociale, et Grégory Montel (la série Dix pour cent) en brave loser un peu gauche. La réussite tient dans des scènes, plus que dans l’ensemble.
Mais c’est un contretype, du genre buddy movie, voire du premier opus du réalisateur : dans L’air de rien, Grégory Montel revigorait déjà un Michel Delpech, ex-chanteur populaire sur le retour. Cerise sur le nez : au temps du Corona, un film à nez découvert dégage presque quelque chose d’exotique.
Les Parfums Comédie olfactive De Grégory Magne Scénario Grégory Magne Avec Emmanuelle Devos, Grégory Montel,… Durée 1h40
