Les cinémas rouvrent enfin : vingt-cinq films à l’affiche le 9 juin

Son parcours est symbolique de l’impact sans précédent de la pandémie sur le cinéma : initialement prévu pour une première mondiale au Festival de Cannes au printemps 2020, finalement annulé, le film en porte le label. Il fut à deux doigts de sortir à l’automne, avant la deuxième fermeture des salles.

À l’image de Mads Mikkelsen sur l’affiche, le public va s’enivrer de films avec cette reprise. Mais on sait déjà que le lendemain de la fête laissera certains films sur le carreau.

Excitation

Du côté des exploitants de salle, "l’excitation" de rouvrir est perceptible. Tous, à l’instar de Thibaut Quirynen, du Kinograph, à Bruxelles, ressentent l’attente du public. "On l’avait déjà éprouvée lors de la réouverture à l’été 2020."

Le Palace, à Bruxelles, et les treize salles des Grignoux à Liège et Namur, accueilleront le public dès 9 heures du matin (le principe sera maintenu tous les mercredis aux Grignoux). "Vu le nombre de films nouveaux et de qualité qui seront montrés, on se doute que le public viendra. L’événement, c’est la réouverture des salles", nous dit Eric Franssen, directeur du Palace.

Aux Grignoux, où la reprise "se prépare bien", selon la présidente du CA, Laurence Hottart, "la programmation est prête pour les trois premières semaines, avec un mélange d’inédits et de ressorties".

"On ne manquera pas de films. Le défi est de réussir la belle sélection", résume Jérôme Branders de l’Aventure, à Bruxelles.

30 % de plus que la moyenne

Si l’embouteillage de films est moins important en Belgique qu’en France (où 450 films se sont accumulés), il n’en crée pas moins une concurrence sans précédent pour les quelque 160 films prévus à ce jour sur les écrans belges d’ici fin 2021. Un tel nombre représente 30 % de plus que la moyenne pré-Covid. Et c’est sans compter la sélection du Festival de Cannes qui sera annoncée le 10 juin ou celle de Venise, en septembre.

Le défi, pour nos interlocuteurs qui privilégient le cinéma d’auteur, sera, comme le résume Eric Franssen, de "ne pas massacrer les films en les faisant tourner trop vite". Cela avec une jauge réduite. "Pour la première semaine, on ne s’inquiète pas. Mais dès les sorties de la deuxième semaine (avec une dizaine de films en plus, NdlR), on risque un goulot d’étranglement", remarque Laurence Hottart.

Les cinéphiles, eux, seront comblés. Les Grignoux vont leur proposer un forfait à 25 € qui permettra pendant cinq jours ouvrables de voir autant de films qu’on le souhaite. De quoi se saouler de films.

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