Tim Roth en vacances mouvementées à Acapulco
Dimanche après-midi en Compétition de la 78e Mostra de cinema, le Mexicain Michel Franco retrouvait l’acteur britannique, face à Charlotte Gainsbourg, dans l’anecdotique Sundown.
Publié le 05-09-2021 à 16h33
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Après avoir décroché le grand prix du jury l'année dernière sur le Lido avec son film choc Nuevo orden (qui sort en salles chez nous le 8 décembre), Michel Franco était déjà de retour en Compétition à la Mostra avec Sundown, où il retrouve Tim Roth, qu'il avait déjà fait jouer dans Chronic en 2015. Et l'on peut dire que l'impact n'est pas franchement le même. Dans son nouveau film, le cinéaste Mexicain se montre en effet totalement anecdotique, s'attachant à décrire les états d'âme d'un riche Anglais choisissant de tout lâcher pour profiter de la vie au bord de la plage à Acapulco.

Larguer les amarres
Neil Bennett (Tim Roth) a en effet accepté d’accompagner sa soeur Alice (Charlotte Gainsbourg) en vacances au Mexique avec ses deux grands enfants. Bateau, pêche, piscine à débordement, hôtel de luxe, vue imprenable pour observer, un verre à la main, les autochtones plonger du rocher d’Acapulco… Bref, une certaine version du paradis pour ces deux héritiers d’une grosse fortune de l’industrie britannique de la viande.
Mais quand Alice reçoit un coup de téléphone lui apprenant que leur mère doit être emmenée d’urgence à l’hôpital, les vacances sont terminées. On fait les bagages et on prend le premier vol pour Londres. Une fois arrivé à l’aéroport, prétextant avoir oublié son passeport à l’hôtel, Neil choisit de rester à Acapulco. Au lieu de rejoindre le palace où il logeait, il prend une petite chambre un hôtel quelconque au bord d’une plage populaire. Là, il passe ses journées à descendre des bières, les pieds dans l’eau, avant de faire la rencontre de jeune et jolie Berenice…

Le crépuscule de la vie
Avec Sundown, Michel Franco met en scène un homme aisé qui, alors qu’il aborde la soixantaine, décide de tout lâcher pour enfin mener la vie simple dont il a sans doute toujours rêvé (sans pour autant renoncer à un certain confort financier). Dans ce rôle, Tim Roth se montre à l’aise, à la fois séducteur et fragile en touriste perdu à l’autre bout du monde. Car cette histoire intime, Michel Franco l’inscrit dans un contexte précis, celui de la violence qui gangrène le Mexique.
Autrefois cité balnéaire idyllique, Acapulco est en effet aujourd’hui l’une des villes les plus dangereuses du Mexique. Pour continuer à profiter des plages de sable fin et des paysages grandioses, les riches touristes doivent désormais s’enfermer dans de ressorts sécurisés. C’est justement cette vie de faux-semblants que cherche à fuir cet homme arrivé au crépuscule de sa vie.
Cette violence omniprésence, cette menace sourde qui pèse sur Acapulco, Franco les utilise pour faire avancer le récit… Malheureusement, cette fois, le cinéaste ne parvient pas à faire coïncider la trajectoire personnelle de son personnage aisé et celle de son pays miné par les inégalités sociales. Là où, justement, dans Nuevo orden, il réussissait à mettre en scène la lutte des classes de façon radicale et ébouriffante. Plus désabusé, plus individualiste, Sundown se révèle plus modeste, pour ne pas dire insignifiant…
