"SpaceBoy": le Liégeois Olivier Pairoux rend un joli hommage au cinéma de Spielberg

Voilà un joli film d'aventures enfantines auquel le cinéma belge francophone ne nous a pas souvent habitués. Délicieusement rétro, SpaceBoy met en scène Jim (Basile Grunberger), un petit garçon de 11 ans au tempérament scientifique et rêveur. Comme son père, Graham Gouldman (Yannick Renier), astrophysicien renommé pressenti pour un prochain vol spatial habité.

Quand le père et son fils quittent la ville pour s’installer dans un bled paumé, près de l’observatoire où Graham a trouvé un boulot, Jim doit trouver sa place à l’école. La prof de science l’aide en le mettant en tandem avec Emma (Albane Masson) sur le concours des jeunes scientifiques. Leur idée ? Reproduire le projet Excelsior qui, en 1960, a permis à Joseph Kittinger, l’idole de Jim, de battre le record du monde de saut en parachute, en s’élançant depuis plus de 31 km d’altitude, à la limite de la stratosphère. Les deux gamins se mettent au boulot avec enthousiasme pour construire leur ballon, même s’ils attirent les foudres de deux de leurs camarades…

Olivier Pairoux et Eusebio Larrea. Ces deux-là ne se quittent pas depuis le début des années 2000. Ensemble, ils ont créé en 2004 Plug TV (rebaptisée Plug RTL en 2008), la chaîne jeune du groupe RTL, dont l'habillage très créatif a été maintes fois récompensé. Après un premier court métrage il y a deux ans, Puzzle avec le chanteur Katerine en super-méchant perdu dans l'espace (dont on retrouve ici le petit robot Cosmo), le tandem cosigne le scénario du premier long métrage de Pairoux.

Une vraie direction artistique

Le point fort de SpaceBoy tient à son impeccable direction artistique, à cette capacité à créer un véritable univers visuel poétique, notamment dans la création de décors intrigants (grâce à de chouettes effets spéciaux) et de vraies idées de mise en scène. Le tout au service d'un hommage sincère au cinéma hollywoodien des années 1980. Olivier Pairoux a grandi avec les productions Spielberg (de E.T. aux Goonies) et des films comme Stand by Me, qui ont totalement façonné son univers mental. Ainis, si le paysage est celui de la Belgique, les prénoms et les noms sont américains, les personnages utilisent des mots anglais, roulent en pick-up, les enfants ont des casiers à l'école et participent à des concours scientifiques… Autant de références cinématographiques partagées qui confèrent au film une étrangeté familière.

Porté par deux jeunes comédiens talentueux, Basile Grunberger (nommé au Magritte du meilleur espoir pour Nos batailles de Guillaume Senez) et Albane Masson (vue dans Rémi sans famille et Boule et Bill 2), SpaceBoy est un vrai film d'apprentissage, qui aborde des sujets graves, comme la maladie, le mensonge ou le deuil, avec légèreté. Soit un feel-good movie attachant sur la fin de l'enfance et de l'innocence. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le film se déroule en 1986, au moment de l'explosion en plein vol de la navette américaine Challenger. Comme la fin d'un monde où tout paraissait simple et le début d'une nouvelle période nettement plus troublée. Un symbole parfait du passage de l'enfance à l'adolescence…

SpaceBoy Film d'aventures De Olivier Pairoux Scénario Olivier Pairoux & Eusebio Larrea Photographie Thomas Rentier Musique The Penelopes Montage Maarten Janssens Avec Basile Grunberger, Albane Masson, Yannick Renier, Bérénice Baoo, Jean-Benoît Ugeux, Peter Van Den Begin… Durée 1h37.

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