"C’est la fermeture de trop!" : les cinémas réagissent aux nouvelles mesures
Ils doivent fermer une nouvelle fois leurs portes ce dimanche suite aux décisions du Codeco de ce mercredi.
Publié le 22-12-2021 à 21h30 - Mis à jour le 23-12-2021 à 11h49
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"C'est la fermeture de trop !" Au bout du téléphone, Laurence Hottart, exploitante des Grignoux (cinémas Sauvenière, Le Parc et Churchill à Liège, Caméo à Namur), ne retient pas son désarroi alors qu'elle vient d'apprendre la décision de refermer les salles de cinéma belges dès le 26 décembre. "Nous respectons tous les règles depuis des mois, nous nous sommes adaptés, nous avons tout appliqué à la lettre."
"C'est une décision qui est très difficile à digérer" confie pour sa part Anneleen Van Troos, porte-parole du groupe Kinepolis. "Nous ne la comprenons pas. Nous prenons toutes les mesures nécessaires (Kinepolis contrôle les CST à l'entrée de ses multiplexes). Des études internationales montrent que le risque de contamination est minimal dans les salles de cinéma. [...] Du reste, la fermeture des lieux culturels ne faisait pas partie de l'avis des experts du Gems."
Olivier Meyvaert, responsable de la programmation au White Cinema, à Bruxelles, juge qu'on a fait deux pas en avant et trois en arrière : "Avec les mesures précédentes, on a perdu toutes les scolaires, soit 6 000 élèves qui devaient venir pour Saint-Nicolas, les semaines blanches, etc. Puis a débarqué Spider-Man , on était occupés, grâce à ça, à remonter la pente… Là, on va à nouveau être fauchés en plein vol." Parmi les autres films porteurs pour les derniers jours de l'année : Spider-Man : No Way Home et Matrix Resurrections, pour le cinéma commercial, Un Héros, La Main de Dieu et Où est Anne Frank ! pour le cinéma d'auteur.
Jérôme Branders, du cinéma Aventure à Bruxelles, est tombé des nues en apprenant la décision. "À un moment, il faut arrêter, quoi !, lâche-t-il à brûle-pourpoint. "On tire à nouveau sur la culture. Nous comprenons l'urgence sanitaire. Depuis le début, au gré des mesures, nous nous sommes adaptés. Nous avons investi dans un système de ventilation, imposé le masque, le CST..." ajoute-t-il au diapason de ses homologues.
Lui et M. Meyvaert comparent avec d'autres secteurs : "À mon avis, c'est du compromis, s'insurge le second. Fermer l'Horeca en fin d'année ? Ça ne va pas la tête… On ne ferme pas le magasins parce que, non d'un pétard, ce sont les courses de fin d'année. Donc, les cinémas. Ils ont déjà montré une fois que l'on était 'dispensables', pourquoi ne pas refaire le coup ? Je ne pense pas que fermer les salles de cinéma aura un impact sur le remplissement des hôpitaux. Je pense que les réunions de famille sont bien plus dangereuses."