Regards sur Beyrouth
Du 4 au 17 avril, "L'Heure d'hiver" du cinéma Galeries propose une riche programmation consacrée au cinéma libanais, entre avant-premières, classiques, courts métrages, documentaire et une expo.
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Publié le 01-04-2022 à 07h18 - Mis à jour le 04-04-2022 à 08h56
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Après Téhéran en 2018, Le Caire en 2019, Tunis en 2020 et une année blanche en 2021, la 6e édition de "L’Heure d’hiver" revient cette année… au printemps, du 4 au 17 avril prochains. Et cette fois, le cinéma Galeries a choisi de tourner son regard vers une autre capitale du Moyen-Orient : Beyrouth. Et ce à travers un riche programme mêlant avant-premières, rencontres, projections de films anciens, de courts métrages, mais aussi une exposition.
La programmation a été conçue en collaboration avec Metropolis, association fondée à Beyrouth en 2006 par Hania Mroué (en même temps que le cinéma Metropolis, seule salle d’art et d’essai du Liban) et qui se consacre à la promotion du cinéma indépendant au Liban et dans la région Moyen-Orient/Afrique du Nord. Personnalité majeure du cinéma libanais, Hania Mroué s’attelle actuellement à la création d’une cinémathèque à Beyrouth, dédiée à la conservation du patrimoine cinématographique libanais et à la mise en valeur du cinéma indépendant.
Une société libanaise divisée
Le festival s'ouvre lundi 4 avril par la projection en version restaurée de Beyrouth : La rencontre. Réalisé par Borhane Alaouié en 1981, ce classique conte, entre Beyrouth Est et Ouest, les retrouvailles entre un jeune instituteur musulman et une ancienne condisciple d'université appartenant à une riche famille chrétienne. Un film qui nous plonge au cœur d'un conflit qui a profondément marqué l'Histoire récente du Liban et de tensions communautaires toujours omniprésentes dans le pays. Autre histoire de retrouvailles, entre deux frères séparés depuis 20 ans, avec la projection, en clôture le dimanche 10 avril, de Tombé du ciel (2016) de Wissam Charaf.
Le 5 avril, le Palace accueillera le cinéaste Ely Dagher pour l'avant-première de Face à la mer, en double programme avec Waves 68, qui avait décroché en 2015 la Palme d'or du court métrage. En salles mercredi prochain, son premier long métrage propose un portrait très désabusé de la jeunesse libanaise, en mettant en scène le retour à Beyrouth d'une jeune étudiante à Paris, campée par l'excellente Manal Issa.
Le 12 avril, les Galeries accueilleront Michel Kammoun, qui viendra présenter son dernier film Beirut hold'em. Bayard d'or à Namur avec son premier film Falafel en 2006, le cinéaste franco-libanais revient avec le portrait d'un ancien détenu qui, à sa sortie de prison, tente d'ouvrir un casino à Beyrouth...
Une fusée libanaise
Autres invités de "L'Heure d'hiver", Joana Hadjithomas et Khalil Joreige viendront présenter, le 14 avril aux Galeries, leur nouveau film Memory Box, sélectionné à la Berlinale en 2021. Le couple d'artistes et cinéastes sera également présent le lendemain, à Bozar cette fois, pour une projection de l'intrigant The Lebanese Rocket Society, documentaire qu'ils consacraient, en 2012, à l'initiative un peu folle d'un groupe d'étudiants de l'université d'Haigazian qui, entre 1960 et 1967, ont construit une fusée de 8 mètres de long qui a réussi à atteindre la stratosphère…
Autre cinéaste mise à l'honneur, à Bozar toujours, Mai Masri s'est intéressée dans sa filmographie aux répercussions du conflit israélo-palestinien sur le Moyen-Orient. Le 16 avril, on pourra voir deux de ses films : Beirut Diaries qui, en 2006, donnait la parole à la jeunesse libanaise au lendemain de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafik Hariri. Mais aussi son dernier film Beirut, Eye of the Storm, qui propose un portrait de la ville entre soulèvement et confinement.
À côté des nombreuses projections de films, "L’Heure d’hiver" propose également une exposition, en collaboration avec l’Arab Image Foundation. Laquelle possède une collection de plus de 500 000 clichés et autres objets liés au Moyen-Orient, à l’Afrique du Nord et à la diaspora arabe. À partir de ces archives, plusieurs jeunes artistes libanais ont conçu une série d’œuvres vidéo pour réfléchir à l’avenir de Beyrouth, une ville en pleine mutation.
Du 4 au 17 avril aux Galeries, à Bozar et au Palace. Rens. & programmation : Galeries.be.