"Le Bon patron": il est prêt à tout pour donner la meilleure image de son entreprise. Quitte à empoisonner la vie de ses employés...
Javier Bardem est prêt à tout pour donner la meilleure image de son entreprise. Quitte à empoisonner la vie de ses employés...
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- Publié le 15-06-2022 à 09h53
- Mis à jour le 15-06-2022 à 09h55
Souriant et blagueur, Juan Blanco (Javier Bardem) est persuadé d’être un bon patron et de gérer son entreprise au mieux des intérêts de tous ses salariés qu’il considère comme une grande famille. Sa philosophie de vie est d’ailleurs directement liée à l’activité de sa petite entreprise familiale, spécialisée dans la mise au point et la vente de balances de grande précision.
Ce lundi, Juan piaffe d’impatience à l’idée de la visite prochaine de la commission qui doit attribuer le prix régional de la meilleure entreprise. Juan l’envisage comme une sorte de Saint-Graal : il s’agit de l’ultime récompense qui manque encore à son tableau de chasse. Il est donc déterminé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour que l’entreprise apparaisse sous son meilleur jour. Lorsqu’il découvre que son chef de production est en train de perdre les pédales et qu’un ancien comptable conteste bruyamment son licenciement et menace de faire un scandale, il décide de prendre ces deux situations en main, à sa manière : à la fois ferme, intrusive, paternaliste et totalement dépourvue de morale. Juan a une grande confiance dans sa capacité à rétablir l’équilibre dans les situations les plus chaotiques et est convaincu qu’avec un peu de persuasion et de bon sens, il peut venir à bout de toutes les difficultés. Mais l’arrivée d’une stagiaire élancée et ravissante va lui compliquer la tâche...
Sens du rythme et de la répartie, excellents choix musicaux pour accompagner et souligner l’intrigue : Fernando Leon de Aranoa propose une comédie parfaitement relevée et roborative en suivant une recette a priori d’une grande simplicité. À chaque fois que Juan pense avoir trouvé une solution à ses problèmes, une nouvelle tuile lui dégringole sur le coin de la tête. Plus il s’implique et s’agite dans la vie de ses employés et plus la situation semble lui échapper.
Surréalisme, interventionnisme et culot
C'est le mélange détonant entre culot, interventionnisme et vision simpliste, voire binaire, des problèmes personnels de ses employés qui déclenche le rire. Tout comme les touches surréalistes qui parsèment le scénario. Quant à la composition de Javier Bardem en patron qui pèche par excès d'égoïsme et par absence totale de gêne, elle est réellement savoureuse. Entre cynisme et mauvaise foi, tout est bon pour parvenir à ses fins. Derrière ce modèle de patron ultralibéral et intrusif gérant son entreprise à l'ancienne, El Buen Patron propose une satire sociale réjouissante.
Grand favori des Goya (les Oscar du cinéma espagnol), le film El Buen Patron a raflé au total six récompenses dont celles du meilleur réalisateur, du meilleur acteur (Javier Bardem) et du meilleur scénario. Le réalisateur ibérique avait déjà remporté le Goya du meilleur film pour Los lunes al sol (Les lundis au soleil en VF) en 2002.
Le Bon patron / El Buen patron (VO) Satire sociale De Fernando Leon de Aranoa Scénario Fernando Leon de Aranoa Avec Javier Bardem, Sonia Almarcha, Manolo Solo, Almudena Amor Durée 2h.
