Cinq films belges sur la Croisette
Le 76e Festival de Cannes s’ouvre, ce mardi soir, avec “Jeanne du Barry” de Maïwenn, avec Johnny Depp. Durant la quinzaine, le cinéma belge francophone sera à l’honneur dans les sections parallèles.
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Publié le 15-05-2023 à 12h19
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Il y a un an, le cinéma belge était à la fête sur la Croisette, avec un record de trois films en Compétition officielle. Et trois prix à la clé pour Close de Lukas Dhont, Tori et Lokita des frères Dardenne et Les Huit montagnes de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch. Sans compter Rebel d’Adil et Bilall, présenté en Séance de Minuit, et Dalva d’Emmanuelle Nicot, triplement primé à la Semaine de la Critique.
Après une telle cuvée 2022, le 76e Festival de Cannes – qui s’ouvre ce mardi soir par la remise d’une Palme d’or d’honneur à Michael Douglas, suivie de l’avant-première de Jeanne du Barry de Maïwenn, avec Johnny Depp – peut paraître un peu plus terne pour le cinéma noir-jaune-rouge. Reste que ce sont pas moins de cinq productions majoritaires, soutenues par le Centre du Cinéma de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui seront au menu de cette quinzaine, alors que c’était surtout le cinéma flamand qui brillait l’année dernière.

Deux prétendants à la Caméra d’or
Cette année, aucun film belge ne pourra malheureusement bénéficier de l’impact médiatique réservé aux films en Compétition et prétendre à la Palme d’or, décernée cette année par un jury présidé par le Suédois Ruben Östlund (précédent vainqueur avec son film Sans filtre). Deux films belges sont néanmoins en lice pour la Caméra d’or, prix attribué au meilleur premier film, toutes sections confondues.
Présidé par l’actrice française Anaïs Demoustier – qui succède à l’Espagnole Rossy de Palma, qui avait récompensé en 2022 War Pony de Gina Gammell et Riley Keough, sorti en salles mercredi dernier –, le jury de la Caméra d’or découvrira tout d’abord Il pleut dans la maison, présenté le vendredi 19/5 à la Semaine de la Critique. Il s’agit de la première fiction de Paloma Sermon-Daï, après son magnifique documentaire Petit Samedi (Bayard d’or au Fiff en 2020 et Magritte du meilleur documentaire en 2022). La cinéaste namuroise retrouve ici les personnages/acteurs, un frère et une sœur, qu’elle filmait dans son film de fin d’études Makenzy en 2016 pour une chronique de la précarité en Wallonie.
Le lundi 22/5, Anaïs Demoustier et ses jurés verront en sélection officielle, à Un Certain Regard, Augure de Baloji. Après plusieurs courts et clips, le rappeur belgo-congolais signe un premier film où il interroge ses racines et son identité, en filmant le retour au pays d’un ancien enfant sorcier (Marc Zinga) accompagné de son épouse belge, campée par Lucie Debay.

Le retour d’Ann Sirot et Raphaël Balboni
L’actrice française installée à Bruxelles est également à l’affiche du Syndrome des amours passées, présenté en séance spéciale à la Semaine de la Critique le samedi 20/5. Après leur pétillant Une vie démente (détenteur de sept Magritte en 2022, dont celui du meilleur film), Ann Sirot et Raphaël Balboni retrouvent Lucie Debay, cette fois face au cinéaste Lazare Gousseau, dans une comédie qui s’annonce à nouveau très décalée. Le pitch ? Rémy et Sandra ne parviennent pas à avoir d’enfant. Leur gynéco leur diagnostique un rare “syndrome des amours passées”. Le protocole clinique est simple : ils doivent, chacun de leur côté, retrouver et faire l’amour avec chacun de leur ex…
La Quinzaine des Cinéastes (nouveau nom, non genré, de la Quinzaine des Réalisateurs) programme elle aussi deux films belges : L’Autre Lorenz (le dimanche 21/5) et Mambar Pierrette (le lundi 22/5).
Dans le premier, Claude Schmitz (metteur en scène de théâtre à qui l’on devait l’année dernière le très intrigant Lucie perd son cheval, avec… Lucie Debay) transforme Olivier Rabourdin en détective privé chargé d’enquêter, dans le sud de la France, sur la mort de son frère jumeau.
Dans le second, la cinéaste camerounaise basée en Belgique Rosine Mbakam dresse le portrait d’une mère-courage, qui tente d’élever ses enfants avec son maigre salaire de couturière à Douala, la capitale économique du Cameroun.

Virginie Efira à l’affiche de deux films
Le cinéma belge brillera également à Cannes à travers ses actrices. Dès ce mardi soir en ouverture, on pourra ainsi voir Erika Sainte dans Jeanne du Barry. Après avoir défendu sur la Croisette Revoir Paris d’Alice Winocour (rôle qui lui a valu son premier César) en 2022, Virginie Efira défilera cette année sur le tapis rouge pour deux films : la coproduction franco-belge Rien à perdre de Delphine Deloget (à Un Certain Regard) et L’Amour et les Forêts, adaptation du roman homonyme d’Éric Reinhardt signée Valérie Donzelli qui sera dévoilée en Cannes Première et dont Efira partage l’affiche avec Melvil Poupaud. Cécile de France donne, elle, la réplique à Vincent Macaigne dans Bonnard, Pierre et Marthe de Martin Provost, sélectionné en Cannes Première.
Du côté des coproductions franco-belges, on peut également citer Vincent doit mourir, premier long métrage fantastique de Stephan Castang, avec Karim Leklou et Vimala Pons, projeté en séance spéciale à la Semaine de la Critique.

La sélection officielle 2023
Ouverture
- Jeanne du Barry, de Maïwenn (France) Film d’ouverture
Compétition
- Anatomie d’une chute, de Justine Triet (France)
- Asteroid City, de Wes Anderson (États-Unis)
- Banel et Adama, de Ramata Sy (Sénégal) Premier film
- Black Flies, de Jean-Stéphane Sauvaire (France)
- La chimera, d’Alice Rohrwacher (Italie)
- Club Zéro, de Jessica Hausner (Autriche)
- L’Été dernier, de Catherine Breillat (France)
- Fallen Leaves (Les Feuilles mortes), d’Aki Kaurismäki (Finlande)
- Les Filles d’Olfa, de Kaouther Ben Hania (Tunisie)
- Firebrand, de Karim Aïnouz (Brésil)
- Les Herbes sèches (Kuru Otlar Üstüne), de Nuri Bilge Ceylan (Turquie)
- Jeunesse (Printemps) de Wang Bing (Chine) Documentaire
- May December, de Todd Haynes (États-Unis)
- Monster, d’Hirokazu Kore-eda (Japon)
- The Old Oak, de Ken Loach (Grande-Bretagne)
- La Passion de Dodin Bouffant, de Trần Anh Hùng (France)
- Perfect Days, de Wim Wenders (Allemagne/Japon)
- Rapito (Le Rapt), de Marco Bellochio (Italie)
- Le Retour, de Catherine Corsini (France)
- Il sol dell’avvenire (Vers un avenir radieux), de Nanni Moretti (Italie)
- The Zone of Interest, de Jonathan Glazer (Grande-Bretagne)
Un certain regard
- Augure, de Baloji Tshiani (RDC/Belgique) Premier film
- The Breaking Ice, d’Anthony Chen (Singapour)
- Crowrã, de João Salaviza et Renée Nader Messora (Brésil)
- Los colonos (Les Colons), de Felipe Gálvez (Colombie) Premier film
- Los delincuentes, de Rodrigo Moreno (Argentine)
- Goodbye Julia, de Mohamed Kordofani (Soudan) Premier film
- Hopeless, de Kim Chang-hoon (Corée du Sud) Premier film
- How to Have Sex, de Molly Manning Walker (Grande-Bretagne) Premier film
- If Only I Could Hibernate, de Zoljargal Purevdash (Mongolie) Premier film
- Kadib Abyad (La Mère de tous les mensonges), d’Asmae El Moudir (Maroc)
- Les Meutes, de Kamal Lazraq (Maroc) Premier film
- The New Boy, de Warwick Thornton (Australie)
- Only the River Flows, de Wei Shujun (Chine)
- Le Règne animal, de Thomas Cailley (France) Ouverture
- Rien à perdre, de Delphine Deloget (France) Premier film
- Rosalie, de Stéphanie Di Giusto (France)
- Salem, de Jean-Bernard Marlin (France)
- Simple comme Sylvain, de Monia Chokir (Québec)
- Terrestrial Verses, d’Ali Asgari et Alireza Khatami (Iran)
- Une nuit, d’Alex Lutz (France)
Hors Compétition
- L’Abbé Pierre, de Frédéric Tellier (France)
- Cobweb, de Kim Jee-woon (Corée du Sud)
- Elemental, de Peter Sohn (États-Unis) Animation. Film de clôture
- The Idol, de Sam Levinson (États-Unis)
- Indiana Jones et le Cadran de la destinée, de James Mangold (États-Unis)
- Killers of the Flower Moon, de Martin Scorsese (États-Unis)
Cannes Première
- L’Amour et les forêts, de Valérie Donzeli (France)
- Bonnard, Pierre et Marthe, de Martin Provost (France)
- Cerra les dojos (Fermer les yeux), de Victor Erice (Espagne)
- Eurêka, de Lisandro Alonso (Argentine)
- Kubi, de Takeshi Kitano (Japon)
- Perditos en la noche, d’Amat Escalante (Mexique)
- Le Temps d’aimer, de Katell Quillévéré (France)
Séances spéciales
- Anselm (Das Rauschen der Zeit) (Le Bruit du temps, Anselm Kiefer), de Wim Wenders (Allemagne)
- Bread and Roses, de Sahra Mani (Afghanistan)
- Little Girl Blue, de Mona Achache (Maroc)
- Man in Black, de Wang Bing (Chine) Documentaire
- Occupied City, de Steve McQueen (Grande-Bretagne)
- Retratos fantasmas (Portrait fantôme), de Kleber Mendonça Filho (Brésil)
- Le Théorème de Marguerite, d’Anna Novio (France)
- Robot Dreams, de Pablo Berger (Espagne)
Séances de minuit
- Acide, de Just Philippot (France)
- Hypnotic, de Robert Rodriguez (États-Unis)
- Kennedy, d’Anurag Kashyap (Inde)
- Omar la fraise, d’Elias Belkeddar (Algérie)
- Project Silence, de Kim Tae-gon (Corée)