Mort à 83 ans de Margit Carstensen, une actrice-star de Fassbinder

L'actrice allemande de théâtre et de cinéma Margit Carstensen, une star des films emblématiques de Rainer Werner Fassbinder, est morte à l'âge de 83 ans, a annoncé vendredi son agent.

Margit Carstensen
Actrice allemande
Margit Carstensen Actrice allemande ©Belga

Elle était surtout connue pour avoir joué en 1972 le rôle principal dans "Les larmes amères de Petra von Kant" de cet influent cinéaste.

Margit Carstensen y incarnait une prédatrice narcissique entretenant une liaison avec une femme plus jeune (Hanna Schygulla), une interprétation qui lui a valu un prix décerné par le cinéma allemand.

Deux ans plus tard, cette actrice née en 1940 à Kiel, dans le nord de l'Allemagne, a été la tête d'affiche de "Martha", un drame de Werner Fassbinder sur un mariage avec un pervers narcissique.

Elle a ensuite joué dans une série de films explorant les pièges des rôles de genre traditionnels, notamment "Roulette chinoise" (1976) et "Femmes à New York" (1977).

Au théâtre, où elle s'est produite sur les scènes les plus en vue d'Allemagne et d'Autriche, Margit Carstensen a eu une collaboration fructueuse avec le réalisateur iconoclaste Christoph Schlingensief.

Celui-ci l'a en particulier choisie pour interpréter Magda Goebbels - la femme de Joseph Goebbels, le ministre de la Propagande du Troisième Reich - dans "100 ans d'Adolf Hitler".

Il l'a également dirigée au célèbre Burgtheater de Vienne en 2004 dans "Bambiland" d'Elfriede Jelinek, l'année-même où cette femme de lettres autrichienne a remporté le prix Nobel de littérature.

Le plus grand succès commercial de Margit Carstensen a été en 1999 "Sonnenallee", une comédie sur la vie dans le Berlin-Est communiste des années 1970.

Plus récemment, elle a rejoint Hanna Schygulla et Irm Hermann dans la très populaire série télévisée allemande "Tatort", dans laquelle ces actrices interprètent un trio de femmes âgées se disant moralement obligées de tuer.

En 2019, elle a obtenu le prestigieux prix allemand Goetz George pour l'ensemble de sa carrière, le jury louant ses "prestations intenses et sans compromis, ses interprétations transgressives et sa concentration (...) qui ensorcèlent invariablement le public".

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