”Le Labyrinthe de Tim Burton” bientôt à Bruxelles : “Cette exposition correspond à ce que je ressens quand je dessine pour préparer un film”
Le réalisateur nous a livré ces sentiments sur l’exposition qui sera présentée dès le 20 octobre à Tour&Taxis. Préventes en ligne à partir du 30 août.
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- Publié le 24-08-2023 à 08h00
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Tim Burton : Le Labyrinthe, l’exposition immersive, conçue par la société espagnole Letsgo sous la forme d’un labyrinthe, se tiendra dès le 20 octobre prochain sur le site de Tour&Taxis. Il s’agit d’une exposition concept différente de The World of Tim Burton présentée en 2018 à Genk.
Déjà présentée à Madrid et à Paris, Tim Burton : Le Labyrinthe est une plongée dans l’univers fantasmagorique. Le réalisateur nous la décrit comme “un mélange bizarre d’exposition et de musée de cire. Elle représente vraiment ce que je peux éprouver quand je crée.”
À l’entrée, le visiteur a le choix entre deux parcours. Ensuite, chaque porte qui se présente à lui s’ouvre sur différents univers caractéristiques des films du cinéaste et une centaine d’œuvres originales : décors, statues grandeur nature, costumes ou encore dessins originaux. Tim Burton nous a accordé un entretien exclusif, en guise d'avant-goût.
Ce concept du labyrinthe est-il votre idée ?
Ce n’est pas mon idée, mais celui des organisateurs. Lorsqu’ils m’ont présenté cette idée du labyrinthe, cela m’a fait penser au processus de création. Vous êtes assis dans une pièce à faire un petit croquis et que dans votre esprit, il s’inscrit dans quelque chose de plus grand. Il y a toutes ces choses qui sont hors du cadre. Le concept de l’exposition correspond à ce que je ressens quand je dessine avant que cela devienne un film, une sculpture ou un film d’animation. Tout est en désordre, un peu comme dans une maison hantée de foire. […] À mes débuts [comme animateur] chez Disney, j’étais parfois assis tout seul à dessiner des petits croquis mais dans ma tête je voyais une animation ou un grand décor de film. Le concept de l’exposition traduit bien ce sentiment.
On est ébahi par la quantité de dessins. Dessinez-vous tous les jours ?
Je n’y réfléchis pas trop. Je ne m’assieds pas en me disant : “Je vais dessiner ceci ou cela“. C’est plus organique. Cela m’aide à réfléchir. Ça m’aide à me concentrer. Ça devient comme un petit journal de pensées abstraites.
Vous avez dit que, adolescent, vous utilisiez le dessin comme une forme de thérapie, quelque chose qui vous permettait de vous sentir moins isolé. Est-ce toujours le cas ?
Absolument. Le dessin est une activité très sérieuse dans un sens pour moi, parce que je suis très dispersé. Je m’assois là et je me concentre sur quelque chose de très spécifique, un moment dans une journée d’éparpillement où je porte mon attention sur quelque chose, ne serait-ce qu’une minute, juste un croquis, quel qu’il soit. C’est donc un sentiment qui se dégage. Mais la vérité, c’est que ces sentiments restent toujours avec vous. Ils font partie de votre ADN et vous pouvez rester dans ce même endroit sombre, mais, il reste toujours avec vous, quoi qu’il arrive.

Avez-vous jamais atteint un sentiment de confiance en vous ?
Je pense qu’il y a une dualité. À certains niveaux, je manquais cruellement de confiance en moi. À d’autres niveaux, je m’en fiche. Je n’appellerais pas cela de la confiance, mais je n’avais pas peur. On pourrait donc dire que c’était de la confiance. Cela peut ressembler à de la confiance, mais dans d’autres domaines de la vie, vous ne l’avez pas.
Qu’avez-vous ressenti en redécouvrant tous ces dessins pour l’exposition ?
Il s’agit d’une étrange petite capsule temporelle. Cela capture une époque et un lieu. Je ne les regarde pas comme de grandes œuvres d’art, mais avec affection, parce qu’ils sont la mémoire de moments précis. La première fois que j’ai montré mes dessins au MoMA, à New York, j’ai paniqué. Parce que toutes ces choses n’étaient pas censées être montrées. Je me sentais très exposé. Je suis toujours un peu nerveux à ce sujet. Mais je me sens plus à l’aise à l’idée que ça révèle une partie de mon processus créatif.
Votre lien avec la Belgique remonte loin. Je me souviens d’une photo de vous, au Festival du film d’animation de Bruxelles, en 1984. Personne ne vous connaissait alors. Vous en rappelez-vous ?
Oh oui ! C’est le tout premier festival en Europe qui m’a invité. Et ça m’a époustouflé de voir cet amour de l’animation, de ressentir à quel point c’était un événement. C’était perceptible et tout à fait excitant !
Les préventes de tickets (de 17,60 à 26 euros, selon le jour et la catégorie) seront en vente à partir du mercredi 30 août, via le site de l’événement : www.timburtonexhibition.com.
