Le fils de Saul, de Laszlo Nemes: en enfer

On croyait avoir tout montré de la Shoah mais pour son premier long métrage, Lazlo Nemes expose avec réalisme le fonctionnement de l'usine de mort. Critique.

Fernand Denis
Le fils de Saul, de Laszlo Nemes: en enfer
©D.R.

Saul travaille en enfer. Ce n'est pas une formule, une métaphore mais la terrifiante réalité. Un convoi arrive, avec les autres membres du sonderkommando, ce juif hongrois conduit les hommes, les femmes, les enfants du train vers la chambre à gaz. « Dépêchez-vous de vous déshabiller, de prendre votre douche, la soupe va refroidir » disent cyniquement les hauts parleurs. On pousse les malheureux sans ménagement vers la pièce fatale. Et alors qu'on les entend hurler, les dizaines de sonderkommando trient leurs vêtements, vident leurs poches avant d'entamer leur travail macabre: évacuer les « pièces » comme disent les nazis, en glissant une lanière entre les épaules. Puis, ils les enfourneront dans le crématoire pendant que d'autres damnés savonnent énergiquement la chambre à gaz.

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