Indiana Jones reprend du service à Cannes : voici notre critique
Jeudi soir, Harrison Ford et James Mangold ont dévoilé le cinquième volet des aventures du plus célèbre archéologue du grand écran, présenté hors Compétition au 76e Festival de Cannes.
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Publié le 19-05-2023 à 17h08 - Mis à jour le 19-05-2023 à 17h16
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Jeudi soir, la Croisette était bourrée à craquer au niveau du Palais des Festivals. Des centaines de badauds étaient massées pour tenter d’apercevoir Harrison Ford monter les marches pour la présentation en avant-première d’Indiana Jones et le Cadran de la destinée, l’un des films les plus attendus de cette 76e édition du Festival de Cannes. Un film que la presse n’a cependant pu découvrir que le lendemain matin, dans un Grand Théâtre Lumière tout aussi comble que la veille.
C’est la première fois que le producteur historique George Lucas (qui avait imaginé le personnage pour le premier volet du film, Les Aventuriers de l’Arche perdue en 1981) et le réalisateur attitré Steven Spielberg lâchent leur bébé, même s’ils gardent la production déléguée de ce cinquième épisode. Spielberg a en effet finalement cédé la réalisation à James Mangold. Ce qui semblait une bonne décision suite au désastre du quatrième volet en 2008, le pathétique Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal et ses délires extraterrestres…
Un Indiana Jones rajeuni
Comme tout bon Indiana Jones, le film s’ouvre sur un prologue, situé en 1945. Le Pr. Jones et son ami Basil Shaw (Toby Jones), professeur à Oxford, tentent de dérober la Sainte Lance, qui aurait servi à recueillir le sang du Christ, à une bande de Nazis en déroute. Les deux aventuriers se rabattent finalement sur une autre relique, un cadran qui aurait été fabriqué par Archimède lui-même à Syracuse au IIIe siècle avant notre ère. D’après le Pr. Schmit (Mads Mikkelsen), un physicien nazi à la hauteur des grands méchants de la franchise, il aurait la capacité de prévoir des failles temporelles.
On retrouve Indy 25 ans plus tard, en 1969, alors qu’il prend sa retraite de professeur au Hunter College de New York. Son fils est mort — Shia LaBeouf ayant été “cancellé” depuis le dernier épisode — et sa bien-aimée Marion a demandé le divorce… C’est à ce moment que ressurgit dans sa vie le fameux cadran d’Archimède. Lequel est recherché par le Pr. Schmidt qui, recruté par la Nasa, a permis d’envoyer les Américains sur la Lune. Mais aussi par Helena (Phoebe Waller-Bridge), la fille de son ancien ami Basil, lequel a consacré toute sa vie à l’étude de cet artefact aux capacités potentiellement inouïes. Et c’est reparti pour une grande aventure, qui nous fait voyager de New York au Maroc, de la Grèce à l’Italie…
Passage de relais ?
À 80 ans, Harrison Ford reprend donc du service dans la peau de son personnage iconique, après avoir déjà repris ses rôles de Rick Deckard dans Blade Runner et de Han Solo dans Star Wars. Et James Mangold joue à fond sur l’âge avancé du personnage. Et ce dès ce prologue tout droit sorti de La Dernière Croisade, où, par la grâce du rajeunissement numérique, on retrouve un Indy dans la force de l’âge. Le contraste avec son réveil, ridé, torse nu, dans son appartement new-yorkais n'en est que plus frappant…
Reste que, s’il se plaint régulièrement de ses articulations, Indy continue à sautiller un peu partout et à balancer coups de poing à ses adversaires. Mais le rôle du héros charismatique aux répliques qui font mouche est également pris en charge par le personnage féminin d’Helena…

Un grand spectacle attendu
Pour le reste, James Mangold opte pour une mise en scène dans la lignée de Spielberg, pour signer le grand film d’aventures attendu. Sur un scénario qui, là encore, est calqué sur la structure habituelle des Indiana Jones, avec sa succession de pays à visiter et de mésaventures à déjouer pour parvenir à la grande résolution finale. Avec comme thème fantastique cette fois, la question du temps.
Bref, Indiana Jones fait ses adieux au grand écran dans un grand spectacle sans grande surprise mais efficace, avec suffisamment de clins d’œil à la mythologie du personnage (dont la célèbre musique de John Williams) pour satisfaire les fans. Et la relève semble déjà assurée en la personne de Phoebe Waller-Bridge, qui coiffe même un chapeau et une dégaine à la Indiana Jones…
Indiana Jones et le Cadran de la destinée/Indiana Jones and the Dial of Destiny Film d’aventures De James Mangold Scénario David Koep, James Mangold, Jez et John-Henry Butterworth Photographie Phedon Papamichael Musique John Williams Montage Andrew Buckland, Michael McCusker et Dirk Westervelt Avec Harrison Ford, Phoebe Waller-Bridge, Mads Mikkelsen, John Ries-Davies, Antonio Banderas… Durée 2h34
