Sean Penn dans l’enfer new-yorkais, en Compétition à Cannes
Jeudi soir, l’acteur américain a fait son retour sur la Croisette, à l’affiche de “Black Flies”. Un drame ultra-appuyé signé par le Français Jean-Stéphane Sauvaire, sur deux ambulanciers sondant les bas-fonds de New York.
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Publié le 19-05-2023 à 17h27 - Mis à jour le 19-05-2023 à 18h21
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Il y a deux ans, Thierry Frémaux invitait son grand ami Sean Penn en compétition à Cannes avec son film Flag Day, accueilli dans une indifférence générale – il n’est même pas sorti en Belgique. Jeudi soir, la star américaine foulait à nouveau le tapis rouge du Palais des Festivals pour défendre Black Flies du Français Jean-Stéphane Sauvaire. Un drame survolté qui nous fait partager le quotidien de deux ambulanciers new-yorkais.
Pour son troisième long métrage après Johnny Mad Dog en 2008 et Une prière avant l’aube en 2017 (tous deux sélectionnés à Cannes, à Un Certain Regard et en séance de minuit), le cinéaste français signe l’adaptation du roman 911 de Shannon Burke. Soit une série B américaine ultra-sombre, qui s’aventure sur les terres de Taxi Driver et plus encore d’À tombeau ouvert du tandem Martin Scorsese-Paul Schrader, dont on découvrira le nouveau film ce samedi : Killers of the Flower Moon. Une référence pour le moins encombrante pour le cinéaste français.

L’enfer pour les nuls
Black Flies nous plonge d’emblée dans l’enfer quotidien de deux ambulanciers des services d’urgence de New York chargés d’intervenir sur les lieux d’une fusillade. Face à un dealer grièvement blessé par balles, le jeune Ollie Cross (Tye Sheridan), débutant, est totalement dépassé par le stress. Le vétéran Gene Rutkovsky (Sean Penn) est heureusement là pour le secouer. Mais ils ne pourront rien faire pour sauver l’homme…
Rapidement, “Rut” devient le mentor du jeune homme, qui prépare un concours d’entrée pour reprendre ses études de médecine. Auprès de lui, le jeune apprend le métier, mais il change aussi son regard sur l’existence. Alors qu’il avait choisi ce boulot pour sauver des vies, face aux horreurs et à la détresse humaine qu’il côtoie au quotidien, Ollie est de plus en plus attiré par la mort…

Aucune lumière
Voilà sans doute déjà le film le plus poseur de la Compétition cannoise. Un film où tout est surjoué : de l’image des héros américains se sacrifiant pour le bien commun (avec une référence obligée au 11 septembre), à l’esthétique, en passant le jeu de Sean Penn… Sans compter une réalisation hystérique, un montage elliptique et musique assourdissante. Le tout pour construire une vision de l’Enfer moderne, en le surlignant bien par le dialogue et les références esthétiques (à coups de bonnes grosses lumières rouges) au cas on n’aurait pas compris…
Au milieu de cette crasse, de cette noirceur, aucune lumière apparente. Jean-Stéphane Sauvaire signe une exploration de la noirceur de l’âme humaine tellement appuyée qu’elle en devient étouffante. Ça fait du bien quand ça s’arrête et qu’on peut quitter la salle pour reprendre un peu d’air…
Black Flies Drame De Jean-Stéphane Sauvaire Scénario Ryan King et Ben Mac Brown (d’après le roman 911 de Shannon Burke) Photographie David Ungaro Musique Nicolas Becker et Quentin Sirjacq Montage Saar Klein Avec Sean Penn, Tye Sheridan, Michael Pitt, Katherine Waterson… Durée 2h
