“Élémentaire”, une romance signée Pixar pour clore le 76e Festival de Cannes
Ce samedi soir, à l’issue de la cérémonie de clôture, le dernier Pixar a mêlé l’eau et le feu. Peter Sohn signe un film d’animation visuellement magnifique, mais faiblard dans son scénario.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/5fe4e627-8f76-40cd-8b84-1471638c0a7a.png)
- Publié le 27-05-2023 à 23h30
:focal(1993x1085:2003x1075)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/ALKHJUPS3VF45APEQUPQYCEODU.jpg)
Le 76e Festival de Cannes s’est clos, ce samedi soir, avec le nouveau Pixar, comme toujours un petit événement. Pas facile de se démarquer après le magnifique Soul du boss Pete Docter, joli cadeau de Noël offert aux abonnés de Disney + fin 2020. Avec Élémentaire, Peter Sohn (auteur du déjà très convenu Le Voyage d’Arlo en 2015) signe un Pixar en mode mineur, une romance à destination des jeunes adolescents (mais est-ce le public de ce type d’animation ?), qui ne parlera sans doute pas vraiment aux plus petits, ni aux adultes…

L’eau et le feu
Née de l’union de deux Flamboyants ayant émigré à Element City pour refaire leur vie, Flam est destinée à reprendre “Le Foyer”, l’épicerie de son père, située dans le quartier flamboyant. C’est que les élémentaires de feu vivent à l’écart du reste de capitale, où leur chaleur incandescente ne fait pas bon ménage avec les éléments d’eau, d’air et de terre.
Un jour, Flam provoque une grave inondation au sous-sol de l’immeuble et, pour son malheur, un inspecteur de la ville s’est infiltré avec la fuite d’eau. Flack pleure toutes larmes de son corps d’Aquatique, mais, rien n’étant aux normes, il est obligé de flanquer une série d’amendes, ce qui risque d’entraîner la fermeture du magasin. S’ensuit une course-poursuite dans la ville entre Flam et Flack. Touché par la détresse de la jeune fille et séduit par son tempérament explosif, le jeune homme va tout faire pour tenter de l’aider…

Service minimum
Les contraires s’attirent, c’est bien connu. Mais comment Flack et Flam pourraient-ils vivre une histoire d’amour, alors qu’ils ne peuvent même pas se toucher ? Elle risquerait de le vaporiser ; il risquerait de l’éteindre… Élémentaire repose entièrement sur cette opposition assez… élémentaire. C’est peu pour construire une grande histoire, pour provoquer des émotions fortes chez le spectateur, surtout quand Pixar a souvent placé la barre si haut. Le dessin animé se contente donc du service minimum, à travers une romance convenue entre ce riche Aquatique issu d’un milieu ouvert et cette pauvre Flamboyante aux parents rigides. Et même le sous-texte social et racial – les éléments de feu sont notamment inspirés de la communauté indienne – est bien maigre.
Reste une animation toujours plus virtuose, pour jouer sur la texture des différents éléments – rougeoyante, Flam est magnifique -, et une grande inventivité dans les gags que permet l’interaction entre eux. Mais, alors que c’est souvent la grande force des films Pixar, les adultes en seront pour leur compte face à cette comédie romantique sirupeuse et ne révélant aucune surprise.
De son côté, le Brésilien Heitor Pereira (ancien guitariste de Simply Red passé à la musique de film aux côtés d’Hans Zimmer, connu notamment pour ses partitions pour Les Schtroumpfs ou Super Mario Bros) s’amuse notamment avec des rythmes bollywoodiens. Mais il ne se montre guère inspiré pour la grande chanson romantique du film, sans âme.
Bref, Élémentaire est un Pixar en demi-teintes qui ne restera pas dans les annales du studio américain… Vivement le prochain.

Élémentaire/Elemental Animation De Peter Sohn Scénario Brenda Hsueh Musique Heitor Pereira Avec les voix en VO de Leah Lewis, Mamadou Athi… En VF d’Adèle Exarchapoulos, Vincent Lacoste… Durée 1h35
