Le film "LaRoy" de Shane Atkinson, sacré Grand Prix du Festival du cinéma américain de Deauville
Malgré la grève à Hollywood, qui l’a privé de nombreuses stars attendues sur son tapis rouge, le rendez-vous affiche une fréquentation en hausse de 20 %.
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- Publié le 09-09-2023 à 23h48
- Mis à jour le 17-09-2023 à 20h22
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La fidélité des cinéphiles a permis à Deauville de garder le sourire et d’avoir le dernier mot pour sa 49e édition pourtant entamée sous des auspices bien austères. Ni le sable qui poudroie, ni le soleil qui rougeoie, ni la brise marine n’ont eu raison de la détermination des cinéphiles qui se sont massivement donné rendez-vous dans les salles pour découvrir, notamment, les quatorze films soumis au vote du jury, présidé par le comédien français Guillaume Canet.
“La présence en masse du public veut dire qu’on a réussi à créer, en 25 ans, à Deauville, une communauté d’amoureux du cinéma, des spectateurs cinéphiles, curieux de films américains, indépendants et intelligents” a souligné Bruno Barde, le directeur du festival.
Pourtant l’édition 2023 a été largement perturbée par la grève à Hollywood, qui a entraîné l’absence de nombreux acteurs et actrices tenant à marquer leur solidarité avec les scénaristes en colère. C’était notamment le cas de Jude Law et de Joseph Gordon-Levitt qui étaient pourtant annoncés en France. De même, si les hommages prévus à Natalie Portman et à Peter Dinklage ont bien été maintenus, ni l’un ni l’autre n’étaient présents à Deauville pour recevoir leur prix. Au contraire de la comédienne Emilia Clarke - révélée par la série Game of Thrones - et du photographe, réalisateur et scénariste américain Jerry Schatzberg (L’Épouvantail, Panique à Needle Park), visiblement conquis par son passage sur les planches. Il se serait d'ailleurs bien vu ramener chez lui la cabine de plage qui porte désormais son nom… L’enthousiasme du nonagénaire était visiblement communicatif puisque les salles n’ont pas désempli au fil des dix jours.
"The Sweet East" et "LaRoy" accumulent les prix
Parmi les thèmes marquants de cette 49e édition, on note de nombreux longs métrages prenant le pouls de la jeunesse américaine, tantôt inquiète, tantôt malmenée, mais souvent impliquée et volontaire comme le montrent les films The Graduates d'Hannah Peterson et Aristote et Dante d'Aïtch Alberto. La preuve encore avec The Sweet East de Sean Price Williams, sacré Prix du Jury. Un long métrage retraçant un road trip riche en symboles, sorte de version revisitée du voyage d’Alice au pays des merveilles. Ce récit, porté par la formidable Talia Ryder, a également décroché le Prix Fondation Louis Roederer décerné par le Jury Révélation présidé par l’actrice Mélanie Thierry.
Salué pour “sa mise en scène, son décalage, son humour et sa direction d’acteurs”, le thriller LaRoy, premier film du cinéaste Shane Atkinson, fait mieux encore : il s’est en effet vu attribuer le Grand Prix, le Prix de la critique et le suffrage du public deauvillais. Preuve que jurés, journalistes et grand public peuvent parfois partager les mêmes élans artistiques. Que ceux qui l’auraient raté, se rassurent : sa sortie en salles est prévue au printemps prochain.
Le jury a également été touché par Fremont de Babak Jalali, attendu sur nos écrans à la fin de l’année. Enfin, le prix d’Ornano-Valenti a été décerné à Rien à perdre de Delphine Deloget, attendu à la fin de l’année 2023.
À côté des quatorze films en compétition, le public a aussi pu assister à pas moins de onze grandes Premières brassant des univers très éclectiques, allant de la plongée dans les coulisses de l’Histoire avec Le Jeu de la Reine de Karim Aïnouz et La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer, en passant par la radiographie d’un couple avec May December de Todd Haynes, la comédie romantique avec She came to me de Rebecca Miller ou le drame psychologique avec Dogman, signé par Luc Besson.
Le Festival s’est également mis à l’heure de la Croisette avec L’Enlèvement de Marco Bellocchio, Les Feuilles mortes d’Aki Kaurismäki et l’impressionnant Règne animal de Thomas Cailley. Une offre diversifiée qui a assuré à Deauville de conserver sa place de choix dans les cœurs des amoureux du 7e Art.