“The Theory of Everything”: du Christopher Nolan rétro dans les Alpes à la Mostra de Venise 2023
Dimanche après-midi en Compétition du 80e Festival de Venise, l’Allemand Timm Kröger s’offrait un thriller quantique en noir et blanc. Un bel exercice de style.
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- Publié le 03-09-2023 à 18h13
- Mis à jour le 03-09-2023 à 18h30
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Inconnu au bataillon, l’Allemand Timm Kröger présentait, dimanche après-midi en Compétition de la 80e Mostra de Venise, son second long métrage, The Theory of Everything, un thriller atmosphérique situé dans les Alpes suisses enneigées.
En 1962, Johannes Leinert (Jan Bülow), jeune doctorant en physique, accompagne son directeur de thèse à un congrès consacré à la mécanique quantique dans les Alpes suisses. Un grand physicien indien doit y présenter ses travaux révolutionnaires sur la “théorie du tout”, Graal des physiciens qui permettrait d’unir les lois de la mécanique classique et celles de la physique quantique qui, à leur échelle respective, fonctionnent parfaitement mais sont incompatibles…
Dans le train, Johannes tombe sur un collègue de son professeur, un bon vivant au faciès aviné mais qui semble beaucoup plus ouvert à ses recherches, concernant la possibilité du multivers. Dans l’hôtel où ils logent, le jeune homme est fasciné par Karin (Olivia Ross), une jeune pianiste de jazz qu’il est certain de connaître. Au fil du séjour, des événements de plus en plus étranges se multiplient dans la montagne…
Un joli pastiche
Avec son intrigue basée sur la science, The Theory of Everything pourrait faire penser à du Christopher Nolan. Il n’en est rien… Jeune directeur-photo (notamment de The Trouble with Being Born de Sandra Wollner en 2020), Timm Kröger s’offre un voyage dans le temps, dans un sublime noir et blanc, en relisant le cinéma classique, entre Hollywood et l’expressionnisme allemand.
Avec son intrigue de polar rétro (même dans son approche de l’aspect de science-fiction), son excellente bande originale vintage signée Diego Ramos Rodriguez et David Schweighart, qui nous enveloppe en permanence dans une atmosphère de thriller à l’ancienne, The Theory of Everything est un très bel exercice de style.
Malheureusement, alors qu’on se dit tout le temps que le film va enfin décoller vers quelque chose de grandiose, on reste finalement au niveau de l’agréable pastiche. Et l’on finit par sentir les deux heures passer, Timm Kröger tissant toujours autour de mêmes motifs assez répétitifs.

The Theory of Everything/Die Theorie von Allem Thriller quantique De Timm Kröger Scénario Timm Kröger et Roderick Warich Photographie Roland Stuprich Musique Diego Ramos Rodriguez et David Schweighart Montage Jann Anderegg Avec Jan Bülow, Olivia Ross, Hanns Zischler… Durée 1h58