Fien Troch : “En étant en Compétition à Venise, j’ai déjà gagné”
Ce jeudi après-midi, la cinéaste flamande présente en Compétition de la 80e Mostra de Venise son nouveau film “Holly”. Nous avons rencontré la jeune cinéaste flamande sur le Lido mardi après-midi pour évoquer cette expérience.
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- Publié le 07-09-2023 à 17h45
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Sept ans après avoir remporté le prix de la mise en scène aux Orizzonti à Venise avec Home, Fien Troch entrait ce jeudi après-midi dans la cour des grands, en dévoilant en Compétition de la 80e Mostra, l’intriguant Holly.
Comment vivez-vous la sélection d’Holly à la Mostra de Venise ?
C’est étonnant comment on s’habitue vite… Je me souviens que quand j’avais été sélectionnée aux Orizzonti, j’étais très étonnée. Cela fait un peu enfant gâtée mais, cette fois, je me suis dit : j’espère que ce ne sera pas aux Orizzonti… Il faut avancer ! Mais c’était un rêve ; je ne pensais pas que c’était possible. Quand j’ai reçu le coup de téléphone, j’étais vraiment très surprise !
Y a-t-il plus de pression de se retrouver en Compétition ?
Oui. Parce que les gens attendent quelque chose de super, sinon tu n’as pas le droit d’être ici… En même temps, je n’ai pas fait le film pour le festival, J’ai fait le film que je voulais faire. J’espère ne jamais me trahir… J’embrasse surtout l’idée d’avoir été sélectionnée. Sinon, je vais commencer à me dire que si les gens n’ont pas aimé mon film, c’est qu’il est raté… Au moins, je suis sélectionnée…
Vous pensez au Lion d’or ?
Je n’ose pas y penser, sinon je ne peux qu’être déçue. En même temps, il y a des gens qui disent que si on y croit, cela a plus de chance d’arriver… Et que si l’on n’y croit pas, cela n’arrivera pas… Je ne sais pas ce que je dois faire. Mais non, je ne rêve pas au Lion d’or. J’ai déjà gagné en étant en Compétition. Même si je veux évidemment gagner…
Cela fait sept ans que vous n’avez pas fait de film. Pourquoi si longtemps ?
Avec Home, c’est la première fois que j’ai eu un succès entre guillemets. J’ai même gagné un prix du public à Gand. Je n’en revenais pas, car mon public est souvent enthousiaste, mais c’est plutôt une niche. Après le film, j’ai fait beaucoup de festivals, donc j’ai déjà perdu beaucoup de temps. T’as fait un succès, mais que faire ensuite ? Pour la première fois, j’avais ce stress de ne pas décevoir les gens… À l’époque, mon mari Nico (Leunen, monteur des films de Fien Troch, mais aussi de Felix Van Groeningen, NdlR) était tout le temps en Amérique. J’étais toute seule avec deux enfants… J’aime être avec mes enfants, mais écrire, ce n’est pas de 9h du matin à 15h… Et à chaque année qui passait, je me disais : on va m’oublier. Et puis il y a eu le Covid… C’était vraiment un mélange de plein de choses…
