”A Good Person” : Florence Pugh et Morgan Freeman endeuillés dans un mélo à la morale puritaine

Zach Braff met en scène une histoire d’addiction et de rédemption qui vire à la routine hollywoodienne.

Florence Pugh très malheureuse dans "A Good Person".
Florence Pugh très malheureuse dans "A Good Person". ©The Searchers

Singulier signe des temps : les groupes de parole à vertus thérapeutiques sont à la mode à Hollywood. She-Hulk y est passée dans la mini-série Marvel, récemment. Renfield, le laquais de Dracula vient d’y trouver la rédemption. Sur un mode plus grave et mélodramatique, Florence Pugh y retrouve à son tour Morgan Freeman dans A Good Person, un titre qui résume leur quête.

"Renfield": mon patron est toxique et il s’appelle Dracula

La première incarne Allison, une jeune femme dont l’avenir prometteur a pris un brusque tour dramatique. Elle était en route pour choisir sa robe de mariage avec sa future belle-sœur et son époux, quand une pelleteuse lui a barré la route. Un an plus tard, seule survivante de l’accident, Alli ne remonte pas la pente. Elle est devenue dépendante à ses antidouleurs – et leurs effets secondaires narcotiques.

Sautant allègrement les étapes (connues) de ce type de descente aux enfers, le scénario précipite Allison illico presto vers un groupe de parole où – ô hasard – vient de retourner Daniel (Freeman) son ex-futur beau-père. Incapable de gérer le deuil et la crise d’adolescence combinés de sa petite-fille Ryan, cet ancien flic redoute de replonger dans la bibine qui a ruiné sa vie et sa famille. Son fils Nathan, l’ex-promis d’Alli, ne lui parle plus.

La première partie offre quelques pistes narratives intéressantes, notamment la lourde problématique de l’addiction aux opioïdes (ceux qui ont vu le récent Tout le sang versé et la beauté de Laura Poitras relèveront la référence explicite à Purdue Pharma) et celle, combinée, du deuil et de la culpabilité. Mais Zach Braff retombe sur les rails de mélo, avec ressorts et détours.

Son film finit par ressembler à la maquette de train que construit patiemment Morgan Freeman : “tout est parfait, les trains arrivent à l’heure, les voisins sont gentils, les couples se réconcilient,…”“Mais la vie n’est pas comme ça”, relève-t-il pourtant. A Good Person s’évertue à démontrer le contraire au prix d’une bonne morale puritaine : si tu es malheureux, c’est ta faute.

A Good Person Drame De Zach Braff. Avec Florence Pugh, Morgan Freeman,… 2h09

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