"The Equalizer 3" : Denzel Washington expédie à nouveau la justice dans un film ridicule
Le redresseur de torts autoproclamé s’attaque cette fois au crime organisé en Sicile. Critque du film.
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- Publié le 30-08-2023 à 09h46
Troisième (et sans doute dernier) volet d’une franchise adaptée d’une série télévisée des années 1980, The Equalizer 3 réunit à nouveau le réalisateur Antoine Fuqua et Denzel Washington pour la suite des aventures de McCall.
Entrée en scène fracassante
Au terme d’une entrée en scène fracassante dont on ne voit que les conséquences – une dizaine de gros bras envoyés ad patres avec une grande diversité d’armes et un raffinement de brutalité – on retrouve ce retraité du contre-espionnage, tenu en respect par les deux séides d’un propriétaire sicilien peu amène. Ils s’imaginaient lui régler son compte, mais ils se fourrent le canon du Magnum 44 dans l’œil.
On ne connaîtra les raisons de cette équipée sauvage que plus tard. Dans l’immédiat, le redresseur de torts autoproclamé termine sur le bas-côté d’une route italienne avec une balle dans le dos. McCall échoue entre les mains d’un bon docteur samaritain à Altamonte, charmant village côtier. Le mafieux local a la mauvaise idée de s’y attaquer au moment où McCall, retapé, commence à s’y plaire.
Mythologie du western
Cet opus renvoie plus que jamais à la mythologie du justicier solitaire, héritée du western. McCall est l’étranger qui arrive dans la bourgade terrorisée par des affreux. Les desperados sont remplacés par les barons de la drogue alliés aux terroristes.
Prenant fait et cause pour ses hôtes, McCall fédère ce qui leur reste de courage, avant d’aller porter le fer jusque dans l’antre de l’adversaire. Comme il le dit, “mort, souffrance et douleur” marchent à ses côtés. Toutes les planètes s’alignent donc comme de parfaites cibles pour une nouvelle démonstration de force aussi expéditive que le scénario et la mise en scène.
Moins pontifiant que l’épisode précédent (McCall s’abstient au moins de faire la morale) le film n’en reste pas moins caricatural à l'excès. Ce qui passait dans les classiques de jadis devient ridicule dans un contexte contemporain.
Les seconds rôles incarnent comme ils peuvent des personnages prétextes (la jolie tenancière de café, le commerçant victime de racket, le carabinieri intègre, les gros bras tatoués…) qui n’apportent aucune épaisseur au récit.
Dakota Fanning, devenue grande, à tout juste le temps de faire tapisserie dans un second rôle a priori insignifiant. À moins qu’il ne s’agisse d’un subliminal passage de témoin en vue d’une déclinaison de la franchise au féminin.
The Equalizer 3 Un justicier en Sicile D’Antoine Fuqua. Scénario Richard Wenk Avec Denzel Washington, Dakota Fanning, Gaia Scodellaro,…
