Malia Obama, Billie Eilish... Que vaut "Swarm" la nouvelle série de Donald Glover ("Atlanta") ?

Donald Glover et Janine Nabers se retrouvent pour une série horrifique, avec la même touche de surréalisme.

Dre, alias Andrea (Dominique Fishback) est prête à mettre 1800 dollars pour deux places de concert.
Dre, alias Andrea (Dominique Fishback) est prête à mettre 1800 dollars pour deux places de concert. ©Amazon Studios

"Ce n’est pas un travail de fiction, les similarités avec des personnes vivantes ou mortes ou des événements actuels sont intentionnelles." Le premier épisode de Swarm n’a pas commencé que Donald Glover (également appelé Childish Gambino) et Janine Nabers, les deux co-créateurs de la série, essaient déjà de désarçonner les téléspectateurs en les prenant à contre-pied. Pas une surprise pour celles et ceux qui ont visionné les quatre saisons de la série délirante Atlanta (25 nominations pour 6 Emmy awards).

Deux fans éperdues

Swarm ressemble par plusieurs aspects à la précédente. En racontant, d’abord, une histoire de famille. Celle de deux sœurs membres de la communauté afro-américaine de Houston. Andrea, alias "Dre" (Dominique Fishback), et Marissa (Chloë Bailey) vivent en colocation en survivant grâce à des petits boulots. Elles ne partagent pas que la précarité et le loyer, mais aussi une passion quasi maladive pour une star (fictive) de la musique : Ni’jah. Elles font, ainsi, partie de la “ruche” de fans de l’artiste. On pense directement à Beyoncé, dont les groupies les plus éperdues (et perdues ?) sont réunies dans une communauté appelée “BeyHive” (”ruche de Bey”). Dre est, par exemple, prête à payer 1800 dollars pour obtenir deux places de concert de sa “déesse”.

Pour rappel, Atlanta racontait le quotidien de deux cousins afro-américains (Earn et Alfred) dans la ville la plus peuplée de Géorgie. Earn (Donald Glover) tentait de gérer la carrière d’Alfred tout juste en train de percer dans le hip-hop et plus connu sous le pseudonyme “Paper Boi”. Sans oublier le dernier larron du trio, roi du décalage : Darius (Lakeith Stanfield).

Surréalisme et horreur

Comme dans la fiction précédente, les personnages bizarres peuplent l’histoire imaginée par le duo Nabers-Glover (Malia Obama, la fille aînée de l’ex-président US a, par ailleurs, participé aussi à l’écriture). Surréaliste, Swarm nous emmène dans les milieux interlopes, via un road-trip à travers les Etats-Unis : les quartiers pauvres, l'enfermement des centres commerciaux, les clubs de strip-tease, une communauté féministe flippante dirigée par un personnage campé par Billie Eilish. À l’instar de la chanteuse, tous les acteurs sont excellents, à commencer par Dominique Fishback (Show Me a Hero, The Deuce…), bluffante dans son rôle de femme anti-héros qui a très faim de vengeance.

En gourou d'une communauté hippie, Billie Eilish réussit ses débuts en tant qu'actrice.
En gourou d'une communauté hippie, Billie Eilish réussit ses débuts en tant qu'actrice. ©Amazon Studios

Prises séparément, ces saynètes un peu folles sont amusantes à regarder grâce à l’originalité de la mise en scène (même si la parodie de l’émission télé de l’épisode 6 est calquée sur un épisode de la saison 1 d’Atlanta), le regard sociologique intelligent des créateurs et la qualité générale des dialogues. C’est le cas aussi de la bande originale. Le versant "horreur” et “gore” est, en revanche un peu “too much”, répétitif, et gratuit. La dramaturgie est, quant à elle, assez faible. Après sept épisodes, outre la critique assez facile de la radicalité de certaines groupies et la toxicité des réseaux sociaux, il est difficile de saisir le message général que veulent faire passer les créateurs.

Swarm - Série surréaliste et horrifique de Donald Glover et Janine Nabers - Avec Dominique Fishback, Chloë Bailey, Damson Idris, Billie Eilish… Prime Video (7 X30’environ).

étoiles Arts Libre cinéma
étoiles Arts Libre cinéma ©LLB
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