Bruno Solo à propos des 10 ans de la saga "Meurtres à...": "Faire vieillir son personnage, c’est génial"

Le comédien reprend son personnage d’Eric Vautier (Meurtres à Saint-Malo) pour les dix ans de la collection de téléfilms policiers. À voir sur La Une le vendredi 31 mars.

Interview > Aurélie Parisi
Bruxelles - Siege de la RTBF: Bruno Solo - acteur, réalisateur, producteur, scénariste, journaliste et animateur de télévision. A Bruxelles le 6 mars 2023
Dix ans sont passés depuis Meurtres à Saint-Malo, un téléfilm qui, suite à son succès, a fait naître la collection franco-belge "Meurtres à" aujourd'hui considérée comme l'une des valeurs sûres de la télévision. ©JC Guillaume

Dix ans sont passés depuis Meurtres à Saint-Malo, un téléfilm qui, suite à son succès, a fait naître la collection franco-belge "Meurtres à" aujourd'hui considérée comme l'une des valeurs sûres de la télévision. Au gré des numéros qui ne sont pas feuilletonnants, cette dernière fait voyager les téléspectateurs aux quatre coins de la France, une façon de mettre de la lumière sur les trésors patrimoniaux de l'Hexagone.

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Pour fêter cette décennie de succès, les protagonistes du premier numéro retournent sur le terrain pour un numéro spécial intitulé Nouveaux meurtres à Saint-Malo diffusé ce vendredi sur La Une. Parmi eux, Bruno Solo, acteur qui avait ouvert le bal dans la peau de l'adjudant-chef Eric Vautier. Celui-ci retrouve Louise Monot à qui il avait donné la réplique à l'époque. "Il y a deux genres de retrouvailles quand on refait un film dix ans plus tard. Il y a celles avec l'équipe. Il y a un côté troupe. Et il y a aussi les retrouvailles avec les personnages et celle-là, elle est passionnante parce qu'on n'a pas si souvent l'occasion dans ce métier de reprendre un de nos personnages qu'on avait abandonné pendant un moment. Ça se voit dans les séries mais pas dans ce genre de fiction, explique Bruno Solo. Faire vieillir son personnage, c'est génial. Intellectuellement pour un artiste, c'est bien et physiquement, c'est intéressant aussi parce qu'on change même si on a le meilleur chirurgien du monde."

Et justement, en dix ans, comment a évolué votre personnage d’Eric Vautier ?

"C’est un gendarme un peu tête brûlée et individualiste qu’on a poussé un peu plus tôt que prévu vers la retraite. Il a peut-être pris des initiatives pendant sa carrière qui n’ont pas plu à sa hiérarchie. On sent qu’il va reprendre du service parce qu’il est concerné par une affaire de meurtre qui le touche directement au travers de son neveu. Il retrouve Gwenaële Garrec, le personnage incarné par Louise Monot, qui avait vécu l’incarcération de son frère lors du premier épisode. Elle a abandonné la police pour se consacrer à tout à fait autre chose. Et là, à nouveau, Eric et Gwenaële sont replongés dans un passé qu’ils auraient préféré oublier."

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En tant que comédien, avez-vous vécu cette expérience comme à l’époque ?

"Il y a dix ans, j’étais déjà un acteur chevronné. Je tournais déjà depuis plus de 20 ans. J’avais un peu de métier. Mais, il est vrai que c’était plus confortable de tourner à l’époque parce qu’on avait 23 jours de tournage alors qu’aujourd’hui, on n’en a plus que 19 ou 20. On a l’impression que trois jours, ce n’est rien pas grand-chose mais en fait c’est tout le contraire. Ça demande un investissement physique et intellectuel, une fraîcheur, une vivacité et une concentration de tous les instants. Et j’avoue que dix ans plus tard, même si ma mémoire est toujours solide, elle a besoin d’être plus souvent sollicitée. À l’époque, après le tournage, on allait boire un verre avec l’équipe et on ne regardait pas les heures. Aujourd’hui, dès que j’ai fini de tourner, je monte dans ma chambre, je me fais livrer un plateau-repas et je travaille mes textes."

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Il y a dix ans, auriez-vous imaginé que Meurtres à… aurait connu une telle success-story ?

"L'histoire était originale et tournait autour de la piraterie et des secrets de famille. Elle s'inspirait beaucoup des œuvres d'Agatha Christie et d'Arthur Conan Doyle. Mais jamais je n'aurais imaginé un tel succès. Au fil des années, toutes les régions revendiquent leur Meurtres à… parce que c'est l'assurance d'une grosse audience et une occasion pour les offices du tourisme de mettre la lumière sur une région ou sur une ville. C'est très régionaliste mais en même temps, c'est généreux. Ça permet de découvrir chaque recoin de la France et ses spécificités. Mais puisque c'est une fiction franco-belge et que la RTBF est très impliquée dans cette collection, je me demande : 'A quand un Meurtres à'en Belgique ?"

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