"Chernobyl": une reconstitution historique glaçante
En 2019, l’onde créée par la mini-série, produite par HBO et Sky, s’est répandue à travers le monde, glaçant le public rétrospectivement.
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- Publié le 02-06-2023 à 14h18
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Près de quarante ans après la catastrophe, survenue le 26 avril 1986, rien ne semble oublié. Les frissons sont même décuplés en la découvrant à travers les yeux de ceux qui l’ont vécue de près. On a beau être prévenus, cette découverte reste un choc. Un choc vécu par les douze millions de personnes qui ont regardé Chernobyl, diffusée en mai 2019 aux États-Unis sur HBO. Ce qui en a fait la mini-série la plus suivie sur la chaîne depuis Band of Brothers.
Un récit haletant et glaçant
La sobriété, à l’image et au son, est la première grande qualité de la fiction coproduite avec la britannique Sky. Une reconstitution impressionnante qui évite tout pathos, en restant rivée à hauteur humaine auprès de ceux qui ont lutté, au risque de leur vie, pour dévier ou endiguer le cours des événements. Ce sont le pompier Vassili et sa femme, le professeur Legasov (Jared Harris) et sa collègue Ulana Khomyuk (Emily Watson) qui sont nos guides au cœur de ce qui constitue, alors, la plus grande catastrophe nucléaire jamais vécue sur terre. Le récit qui en découle est d’autant plus prenant que les effets de cette catastrophe majeure se font toujours sentir aujourd’hui et qu’on découvre à quel point les conséquences auraient pu être bien pires encore…
Entre propagande, incrédulité et incompétence, les autorités politiques refusent d’abord de voir la réalité en face et menacent, par conséquent, la vie de millions de personnes. Il faudra attendre que les Suédois perçoivent les premières radiations pour qu’enfin les Soviétiques admettent la réalité : le réacteur de la centrale de Tchernobyl a explosé.
Un récit en réalité augmentée
Tournée à Vilnius, en Lituanie, la série, en cinq épisodes, est portée par Jared Harris (vu dans Mad Men), Stellan Skarsgard (River) et Emily Watson (Le mari de la ministre). Tous les trois campent des personnages emblématiques ou fictifs (pour la dernière) qui permettent de (re)vivre l’Histoire au plus près de sa dimension humaine. À la réalisation, on retrouve Johan Renck qui a œuvré sur les séries Breaking Bad et The Walking Dead, c’est dire s’il s’y connaît dans les environnements apocalyptiques…
Résumer le déroulement de deux années en cinq heures a demandé de “prendre quelques libertés avec la vérité des faits”, reconnaît le créateur Craig Mazin qui a souligné que si le personnage d’Ulana n’a pas existé, il est à la jonction de différents parcours de femmes scientifiques qui ont effectivement travaillé sans relâche pour réduire l’impact de cette catastrophe humaine et écologique majeure.
La mini-série a permis à HBO d’empocher 4 Emmy Awards et deux Golden Globes. Elle a aussi recueilli le meilleur score critique de l’histoire des séries sur le site IMDB : 9,6/10, devant Breaking Bad (9,5) et Game of Thrones (9,4).
Le succès de la série était tel qu’il a même lancé la mode du selfie sur fond de centrale nucléaire, un loisir touristique aussi idiot que dangereux car 33 ans après la catastrophe, notions-nous en 2019, les enfants des personnes irradiées à Tchernobyl continuent à présenter des taux de radiation insensés…
Les 5 épisodes de la mini-série sont disponibles sur Betv Go